Société asiatique Séances 2016

Elles se sont déroulées à l’Institut de France, 23 quai de Conti, 75006 Paris, salle Hugot (exception faite de l’Assemblée générale).

 

 

Séance du 16 Décembre 2016

 

ORDRE DU JOUR

 

1 – Nouveaux membres :

– Mme Elodie HIBON, doctorante, histoire de l’Islam, présentée par MM. Jean-Michel Mouton et Jean-Louis Bacqué-Grammont.

– M. Clément ONIMUS, maître de conférences, civilisation musulmane, présenté par MM. Jean-Michel Mouton et Jean-Charles Ducène.

 

2 – Décès  :

– Mme Anna-Maria Quagliotti, notice de M. Gérard Fussman.

 

3 – Communications :

– Les onze églises monolithiques de Lalibela (Éthiopie) : de l’hagiographie à l’histoire. Communication de Claude Lepage et Jacques Mercier.

Le site de Lalibela est de loin le plus grand ensemble architectural éthiopien. Il a été inscrit au Patrimoine de l’Humanité en 1978, sans que son dossier fût solidement étayé par des datation et attribution autres que celles de la tradition locale, à savoir une réalisation au XIIe-XIIIe siècle par le roi « Lalibela ». Depuis lors, face à cette multiplicité architecturale, divers chercheurs occidentaux ont proposé des dates s’échelonnant du Ve au XVe siècle selon les monuments. La relecture de textes contemporains du roi « Lalibala » – tel est son nom restitué – jointe à de nouvelles observations architecturales nous a amenés à dater l’église royale dédiée à Marie aux alentours de 1204, à placer la réalisation des principaux monuments du site sous le règne de Lalibala dans les années 1200-1220, et à proposer des hypothèses quant à la fonction des huit églises et deux palais originels. Plus inattendue est la congruence de quatre singularités – inscriptions, iconographies picturales et sculpturales – sises dans les églises royales. Parce que leur présence implique l’intervention personnelle du roi, elles révèlent une source majeure de son inspiration, l’Évangile de Jean, et inscrit Lalibala au nombre des théologiens les plus audacieux de la Transfiguration. L’aiguisement conséquent de la critique hagiologique permet de rendre compte des principaux articles de la tradition. On a dit l’Éthiopie isolée et conservatrice. Lalibela témoigne bien plutôt du renouvellement d’un héritage architectural par de multiples emprunts aux mondes chrétien et musulman, et par des innovations, sous l’impulsion d’un roi animé d’un grand projet politico-religieux puisant aux sources mêmes du christianisme.

 

Séance du 18 novembre 2016

 

ORDRE DU JOUR

 

1 – Nouveaux membres :

Mme Claire Akiko BRISSET, correspondante de l’Institut, japonologue, présentée par MM. Jean-Noël Robert et Alain Thote.

– Mme Elise FRANSSEN, arabisante, présentée par MM. Jean-Michel Mouton et Jean-Charles Ducène.

– Mme Nicole SCHNEIDER, présentée par Mme Caroline Gyss et M. Olivier de Bernon.

 

2 – Annonce du Colloque : l’Arbre dans les civilisations de l’Asie  :

– Jeudi 8 décembre à l’INALCO, vendredi 9 à l’Institut (grande salle des séances).

 

3 – Notice  :

– Notice sur la vie et l’œuvre de Xavier de Planhol, par MM. Marcel BAZIN et Bernard HOURCADE.

 

4 – Communications :

M. Jean-Luc ENGUEHARD, « Les collections privées de statuaire indienne en France au XXe siècle ».

M. Satyanad KICHENASSAMY, professeur à l’Université de Reims, contribution à l’étude de la pensée tamoule ancienne : Hommage à S. Kichenassamy (1926 – 2015).

Résumé : On évoque le parcours et les contributions à l’Indianisme et à la Physique Théorique de S. Kichenassamy (Directeur de Recherche au CNRS, père de l’auteur), et soulignons leur actualité. Ses idées et sa démarche forment la base de ce travail, où l’on répond à une question soulevée par J. Filliozat en 1961 : quels sont les rapports entre deux textes, l’un en sanskrit et l’autre en tamoul, présentés à basse époque comme ayant un contenu identique, qui constituerait le système du penseur tamoul du 13e siècle Meykaṇṭāṉ (ou Meykaṇṭatēvar) ? On montre que les deux textes divergent sur des conceptions essentielles. Par exemple, Meykaṇṭāṉ oppose être à néant, là où d’autres distinguent l’esprit et l’inerte, et introduit la catégorie de l’« être-propice », civacat, apparemment sans équivalent sanskrit.

 

Séance du 20 mai 2016

 

ORDRE DU JOUR

 

Communications :

Mme Déjanirah COUTO, maître de conférences (HDR) à l’EPHE, section des sciences historiques et philologiques, présentera une communication intitulée, « Expansion de la diplomatie et conséquences pour l’Etat : interprètes et ambassades portugaises en Asie du Sud-Est au XVIème siècle ».

L’empire portugais en Asie au XVIe siècle a été défini par L.F. Thomaz, (1985) comme un réseau multipolaire, “fondé sur un système socio-économique hybride, mi-libéral, mi-étatique, mi-redistributif, mi-marchand”. Largement dépendant des dynamiques régionales et locales, le réseau trouva sa légitimation dans la circulation des hommes et des marchandises, des langues et des informations ; la notion de frontière y fut d’importance capitale. La pérennité d’une telle configuration et la fabrication du politique reposèrent essentiellement sur des groupes de pouvoir, détenteurs de l’information acheminée à travers des espaces géographiquement discontinus, culturellement et politiquement hétérogènes. Dans cette immense zone de frontière, la structure clanique de la classe dirigeante portugaise en Asie s’y épanouit, favorisa le développement d’une marginalité puissante (parfois issue de cette même classe), décidée à enfreindre le monopole de l’Etat. Investi de la puissance que la maîtrise des langues lui conféra, l’interprète (lingoa), demeure l’une des figures emblématiques de l’empire-réseau portugais en Asie. Il garantit le succès de son expansion diplomatique mais il en subvertit parfois les initiatives de certaines sections du réseau, avec des conséquences inattendues pour la Couronne. En raison de l’incapacité d’ « imposer le Portugais comme seule code de communication dans les espaces impériaux », la capacité de l’interprète à maîtriser les langues vernaculaires détermine l’issue des relations diplomatiques. La présente communication examine la contribution de ce véritable « seigneur du monde flottant » à la diplomatie du jeune empire et son rôle dans la tendance anarchisante au sein de ce dernier dans le golfe du Bengale, devenu après 1517 le « lieu géométrique par excellence des situations troubles ».

– M. François JOYAUX, professeur émerite à l’INALCO, présentera une communication intitulée, « Aux origines de la numismatique chinoise en France. Les errements du Père Du Halde et leur influence ».

La description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, publiée à Paris en 1735 par le Père Jean-Baptiste Du Halde, jésuite, est l’un des ouvrages sur la Chine dont l’influence sur les idées fut la plus considérable. On y trouve un long chapitre intitulé De la monnaie qui en différents temps a eu cours à la Chine, qui est la première histoire de la monnaie chinoise écrite en France. Malheureusement ce texte est très fautif sur de très nombreux points, notamment en matière de chronologie. Or, son influence se fera sentir jusqu’au début du XXe siècle. Ce fut grâce aux premiers numismates sinologues, tels Hager, Klaproth, Biot, que les erreurs du père Du Halde seront progressivement rectifiées, notamment par leurs études publiées dans le Journal Asiatique.

 

Séance du 8 avril 2016

 

ORDRE DU JOUR

 

1 – Nouveaux membres :

M. Clément MOUSSÉ, archéologue spécialiste de la Syrie médiévale, présenté par MM. Jean-Michel Mouton et Jacques Paviot.

 

2 – Communications :

– M. Pierre LORY, directeur d’études à l’EPHE, présentera une communication intitulée, « La figure morale du chien dans la tradition soufie ».

Le statut du chien dans la culture religieuse de l’islam est ambigu. Cet animal est considéré comme impur, voire comme lié au monde des démons. Néanmoins, la tradition spirituelle soufie lui reconnaît des vertus, et lui accorde même parfois une place dans son hagiographie, lui reconnaissant parfois une part de réelle sainteté. Au final, le statut du chien dans le monde des humains se transforme ici en une métaphore du destin de l’homme face à Dieu.

– Mme Muriel DEBIE, directeur de recherche à l’EPHE, présentera une communication intitulée, « De l’église au temple du feu : Guerres et religions en Mésopotamie du Nord au VIe siècle ap. J.-C. ».

Cette intervention sera l’occasion de présenter un mimro jusque-là inédit du grand poète et théologien de langue syriaque, Jacques de Saroug, qui offre la réaction d’un contemporain aux événements dramatiques des années 502-506 à Amid (l’actuelle Diyarbakιr en Turquie du sud-est). Ce texte apporte des éléments nouveaux sur la présence zoroastrienne durant l’occupation de la ville. La transformation de l’église Saint-Etienne en temple du feu est à l’origine de la rédaction de ce texte, écrit en réaction à la victoire des Sassanides et qui montre les interrogations qu’un tel acte ne pouvait manquer de susciter parmi les chrétiens. S’agissant ici d’une homélie et non d’un texte historique, ce sont moins des informations factuelles, telles que celles présentes dans les chroniques contemporaines, qui sont données ici, que des interprétations politico-religieuses.

 

Séance du 18 mars 2016

 

ORDRE DU JOUR

 

1 – Nouveaux membres :

– M. Fabrice MONNIER, historien, présenté par MM. Faruk Bilici et Habib Tawa.

– Mme DONG Xiaoping, professeur de folklore chinois à l’université de Pékin, présentée par MM. Léon Vandermeersch et Pierre Marsone.

– M. Vincent LEFEVRE, indianiste présenté par Mme Nalini BALBIR et M. Pierre-Sylvain FILLIOZAT.

– M. Michael WITZEL, professeur de sanskrit à l’Université d’Harvard, présenté par M. Pierre-Sylvain Filliozat et Mme Anne Vergati.

 

2 – Communications :

– M. Jean-Michel MOUTON, directeur d’études à l’EPHE, présentera une communication intitulée, « Portes et murailles de Damas à l’époque médiévale ».

La vieille ville de Damas, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, a conservé son enceinte de 4,5 km sur presque toute sa longueur. Entre 2008 et 2011, une mission archéologique composée de chercheurs français et syriens (UMR 7192 « Proche-Orient-Caucase : langues, archéologie, cultures » – DGAM) a travaillé au relevé et à l’étude de ce monument qui dans son état actuel date pour l’essentiel du Moyen-Âge. Les données collectées sur place ont été confrontées à une abondante documentation textuelle (inscriptions et textes littéraires) et aux photographies anciennes qui ont préservé des états antérieurs de la muraille emportés par les aménagements urbains récents. Cette communication se propose de présenter les résultats des travaux conduits sur cette enceinte en envisageant d’abord les phases de construction et les évolutions de son tracé depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du Moyen Âge, ainsi que les modifications apportées sur les sept portes de la ville. Seront ainsi dégagées les périodes où d’importantes transformations se sont produites dans l’aménagement des défenses de la ville, notamment à l’époque des croisades, pour répondre aux nouvelles techniques de siège menaçant directement cette capitale des États musulmans. Au-delà de sa fonction défensive, l’enceinte urbaine occupait un rôle fondamental dans la vie sociale et religieuse de la cité. Elle incarnait l’identité urbaine : c’est en effet toute l’histoire de la ville qui était conservée dans ces pierres où les remplois antiques étaient nombreux et souvent mis en valeur dans les nouvelles constructions. Les murs et surtout les portes étaient aussi des espaces d’expression du pouvoir et de propagande politique et religieuse. Cet aspect souvent négligé de la muraille a cependant été essentiel pour sa préservation depuis la fin du Moyen Âge, époque où elle a cessé de protéger la ville.

– M. Jacques PAVIOT, professeur d’histoire du moyen-âge à l’Université Paris-Est Créteil, présentera une communication intitulée, « Damas après Tamerlan (première moitié du XVe siècle) ».

Pour la première moitié du XVe siècle, il y a trois témoins occidentaux qui nous renseignent sur la ville de Damas après les destructions de Tamerlan. Leonardo Mignanelli (v. 1400) a résidé à Damas de (vers) 1393 à 1402, mais a fui la ville à l’approche du conquérant. Son témoignage est plus intéressant sur les tractations entre les représentants de la ville et Tamerlan (complétant celui d’Ibn Khakdûn) que sur les destructions elles-mêmes. Suivirent, en 1422 et 1432, deux espions bourguignons. Le premier, Gilbert de Lannoy, dans sa courte relation, montre une ville qui se relève. Le second, Bertrandon de La Broquère est plus détaillé et prouve, par ses déambulations, qu’en dépit des destructions encore visibles la ville a retrouvé son activité de production et d’échanges. Avec son regard d’Occidental, il offre la meilleure description de la cité, d’un point de vue militaire et commercial, trente ans après le passage de Tamerlan.

 

Séance du 12 février 2016

 

ORDRE DU JOUR

 

1 – Nouveaux membres :

– Mme Anitha SAVITHRI HERR, doctorante en ethnomusicologie, présentée par MM. Pierre-Sylvain Filliozat et Jean-Pierre Mahé.

– Melle Nicola SCHNEIDER, tibétologue, présentée par M. Olivier de Bernon et Mme Caroline Gyss.

– M. Pascal BOURDEAUX, spécialiste des religions de l’Asie du Sud-Est, présenté par M. Philippe Papin et Mme Caroline Gyss.

 

2 – Réintegration d’anciens membres  :

– M. Sylvain BROCQUET, professeur de sanskrit à l’Université d’Aix-Marseille.

– M. Jacques PAVIOT, professeur d’histoire à l’Université de Paris-Est Créteil.

 

3 – Communications :

– M. Lionel MARTI, chargé de recherche au CNRS, présentera une communication intitulée, « L’apport des fouilles archéologiques à la géographie historique. Le cas de Bash Tapa ».

La plaine d’Erbil, dans le Kurdistan irakien est encore aujourd’hui un lieu névralgique pour les communications qui comporte un grand nombre de sites archéologiques facilement repérables par leur élévation sur la plaine environnante. Paradoxalement, faute de sources, ils restent le plus souvent non-identifiables, bien que les textes anciens nous livrent un grand nombre de toponymes à localiser dans cette région. Les études de géographie historique y sont donc encore dans leurs balbutiements, mais, les nouvelles fouilles archéologiques dans la région devraient pouvoir très prochainement livrer des précisions concernant ces questions, grâce aux découvertes épigraphiques mais aussi par l’analyse des trouvailles archéologiques et la meilleure compréhension de l’intégration des sites à leur environnement. Les premiers résultats de la fouille de Bash Tapa permettent d’ores et déjà de participer à cette problématique.

– Mme Nele ZIEGLER, directrice de recherches au CNRS présentera une communication intitulée, « Du Tigre aux montagnes du Zagros à l’époque paléo-babylonienne ».

Les régions à l’est du Tigre jusqu’aux vallées du Zagros sont bien attestées pour la première moitié du IIe millénaire av. J.-C. par des textes en langue paléo-babylonienne. Les populations de ces régions sont connues par leurs noms – Lulléens, Turukkéens, Gutéens se côtoyaient. On connaît les noms de certains de leurs rois mais il est encore difficile de localiser les régions où ils habitaient. La conférence veut présenter les données épigraphiques concernant ces régions et analyser quelques particularités qui singularisent les populations du Zagros de leurs voisins des plaines à l’est du Tigre.

 

 

Séance du 15 janvier 2016

 

ORDRE DU JOUR

 

1 – Nouveaux membres :

– M. Vincent ELTSCHINGER, docteur de l’Université de Lausanne, directeur d’études, section Sciences Religieuses, à l’EPHE, présenté par Mme Cristina Scherrer-Schaub et M. Jean-Noël Robert.

– M. Michel-Pierre DETALLE, spécialiste de Carsten Niebuhr, présenté par MM. Jean-Pierre Mahé et Pierre-Sylvain Filliozat.

– M. François de GRAILLY, diplomate, présenté par Mmes Chantal Duhuy et No Mi-Sug

– M. Romain LEFEBVRE, spécialiste de la Chine, chargé de cours à l’Université d’Artois et chercheur associé à la BNF, présenté par MM. Léon Vandermeersch et Pierre Marsone.

 

2 – Décès  :

– Mme Elisabeth MARTIN du PUYTISON-LAGARCE, archéologue, spécialiste du Proche-Orient, est décédée au mois de décembre dernier. Elle était membre de la Société Asiatique depuis 1984.

 

3 – Communications :

– Mme Pauline SEBILLAUD, chargée de recherches au CNRS présentera une communication intitulée, « Sel de Chine, la découverte de Yinjiawopu, site de production de sel au XIIe siècle ».

Les fouilles archéologiques du site de Yinjiawopu marquent la première découverte de vestiges de production de sel dans le nord-est de la Chine. Une étude des données archéologiques, ethnographiques et textuelles mène à reconstituer les étapes de la chaine opératoire de la fabrication du sel par les habitants de la plaine de Mandchourie sous les Liao et les Jin. Les échanges et les modes de contrôle de cette ressource particulière éclairent les activités et la vie quotidienne des hommes et leur rapport à l’environnement.

– M. François LACHAUD, directeur d’études à l’EFEO, présentera une communication intitulée, «Comment peut-on être Picard ? ».

La région a bien mérité qu’on se souvienne de son nom, à commencer par Noyon. Un siècle après la naissance de Jean Calvin, Antoine Galland y fit ses premières études. Si le grand Réformateur a changé l’histoire du christianisme jusqu’en Amérique, le génial Orientaliste a ouvert les horizons de l’érudition, des arts et de la littérature aux levants du monde. Certes, Antoine Galland n’alla pas jusqu’au Japon, dernier amer en direction des origines du jour, mais ses nuits, ses recherches, sa méthode y devaient trouver un terrain fertile pour croître et se fortifier. Cette présentation, après un bref examen de la réception de Galland dans le Japon moderne, s’attachera à la fois aux connaissances de l’Orient (de l’Occident sous les yeux du Japon) – fabuleux et réel -, celui des antiquaires et des savants, mas aussi celui des contes que Galland fit connaître en son siècle et qui, par la Route maritime de la Soie, étaient déjà arrivés.

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Les comptes rendus des séances de la Société Asiatique sont publiés dans le fasc. 2 du Journal asiatique de chaque volume annuel.