Société asiatique Victor GYSEMBERGH

Communications :

Monsieur Victor Gysembergh, Chargé de recherche au CNRS,
a présenté les communications suivantes lors des séances du vendredi :

Séance du 14 décembre 2012

« Culte des morts et magie à Assur : les nouvelles données d’un rituel inédit néo-assyrien. »

Résumé : Suite à une courte présentation des rituels mésopotamiens dirigés contre les revenants, une tablette cunéiforme inédite provenant d’Assur sera étudiée. Ce document sera replacé dans son contexte archéologique, la « maison de Kitsir-Assur ». Son déchiffrement permet de connaître presque intégralement deux rituels jusqu’à présent lacunaires et mal compris (n°13 et 14 chez J. Scurlock, Magico-Medical Means of Treating Ghost-Induced Illnesses in Ancient Mesopotamia). Le commentaire portera entre autres sur la religion et la vision du monde qu’exprime le texte, ainsi que sur la canonisation des textes savants en Mésopotamie et les rapports entre les pratiques magiques et leur théorisation.

Séance du 13 février 2015

« Les papyrus grecs d’extispicine et la divination assyro-babylonienne ».

L’extispicine, pratique divinatoire consistant à inspecter les entrailles d’animaux sacrifiés, était fort répandue pendant l’Antiquité au Proche-Orient ainsi que dans le monde méditerranéen. Cependant, le grand nombre d’allusions qui s’y rapportent dans les textes grecs et latins et l’abondance de tablettes cunéiformes indiquant les règles de cet art ont longtemps relégué au second plan le corpus moins abondant de papyrus en langue grecque qui retranscrivent les méthodes que se donnaient les devins grecs. Ces documents de premier ordre sont restés entièrement ignorés des études sur les rapports entre les cultures grecque, étrusque et romaine et celles du Proche-Orient ancien. Qui plus est, la documentation cunéiforme n’a jamais été prise en compte par leurs éditeurs, alors qu’elle permet une meilleure compréhension du sujet. Sur la base d’une nouvelle édition de ces documents par William Furley et Victor Gysembergh (parue en 2015 sous le titre Reading the Liver), cette communication apportera un nouveau éclairage sur la question des interactions culturelles entre le monde méditerranéen et la Mésopotamie antique.

Séance du 14 décembre 2018

« La théorie « chaldéenne » des comètes ».

Depuis la fin des années 1980, des observations de comètes (notamment celle de Halley) ont été identifiées dans les textes cunéiformes. Cette avancée nous invite à reprendre le dossier des sources grecques et romaines attribuant aux « Chaldéens de Babylone » une théorie analogue à la conception moderne des comètes. Les sources en question allèguent en effet que l’astronomie babylonienne tardive concevait les comètes comme des astres en orbite pourvus de périodes constantes, et qu’elle était en mesure de prédire leur retour périodique. On évaluera la fiabilité de cette attribution, en tendant à montrer que le développement de la théorie « chaldéenne » des comètes a probablement eu lieu en Babylonie, peu de temps avant le début de l’ère chrétienne. Sur la base de parallèles méconnus, on mettra enfin en évidence la diffusion de cette théorie parmi le clergé égyptien et rabbinique.


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