Société asiatique Samra AZARNOUCHE

Communications :

Mme Samra AZARNOUCHE, EPHE-Section des Sciences religieuses
a présenté les communications suivantes lors des séances du vendredi :

Séance du 9 mars 2018

« Énumérer pour (re)créer. Autour d’une nouvelle traduction du traité de cosmogonie zoroastrienne du Bundahišn ». En 1929 et 1931, le Journal Asiatique (Nos 214 et 215) publiait la traduction française et l’analyse que le suédois H. S. Nyberg donnait de deux grands chapitres d’un texte moyen- perse (ou pehlevi) portant sur la cosmogonie et la cosmologie zoroastrienne. Intitulé Bundahišn « Création originelle » ou Zand-āgāhīh « Savoirs (basés sur) l’exégèse de l’Avesta », ce texte demeure l’un des plus célèbres et des plus étudiés de toute la littérature iranienne ancienne, bien qu’il n’ait pas encore fait l’objet d’une traduction intégrale tenant compte du progrès de nos connaissances. Si la tendance générale est d’y voir une compilation de fragments exégétiques ou un compendium de mythes et de doctrines du zoroastrisme tardif, une étude récente basée sur une nouvelle traduction en cours propose d’y voir au contraire un texte unitaire et cohérent dont le schème narratif est celui de l’énumération des entités bonnes et mauvaises, depuis la création originelle jusqu’à la Rénovation finale. Ce texte n’est autre que l’histoire du monde, présenté sous la forme d’une liste des êtres qui le peuplent, liste dont le déploiement progressif reviendrait pour son auteur, son copiste ou son lecteur à reproduire en pensées l’acte démiurgique des débuts. Cette énumération donne également à son auteur l’occasion d’insérer des digressions de nature scientifique (astrologie, botanique, biologie animale…) témoignant de l’étendue des savoirs profanes qu’un « mage » de l’Antiquité tardive se devait de maîtriser.


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