Société asiatique Pierre-Sylvain FILLIOZAT 

Communications par contributeur Pierre-Sylvain Filliozat

Communications :

M. Pierre Sylvain Filliozat , Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres et vice-président de la Société Asiatique,
a présenté les communications suivantes lors des séances du Vendredi :

 Séance du 10 avril 2015

« Antoine-Léonard Chézy, premier titulaire de la chaire de sanskrit au Collège de France . »

Né le 15 janvier 1773 à Neuilly, fils d’un directeur de l’École des ponts et chaussées, Antoine Chézy, Antoine-Léonard Chézy abandonne des études scientifiques pour étudier les langues orientales. Il apprend le turc, l’hébreu, l’arabe et le persan auprès d’Antoine-Isaac Silvestre de Sacy et de Louis-Mathieu Langlès. Il exerce d’abord un emploi au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Il épouse en 1805 Wilhelmine Christiane von Klenke, qui reste connue en Allemagne comme écrivain sous le nom de Helmina von Chézy. Il commence à apprendre le sanskrit vers 1806, en étudiant à la Bibliothèque nationale des manuscrits envoyés par des missionnaires jésuites au début du XVIIIe siècle, la plupart en écriture bengalie. Il est le premier titulaire de la chaire de sanscrit au Collège de France créée par un décret du 29 novembre 1814. Il prononce sa leçon inaugurale le 15 janvier 1815. Il est un membre actif de la Société asiatique. Philologue et poète il connait la gloire scientifique et littéraire par l’édition et la traduction du chef d’œuvre du théâtre indien « La reconnaissance de Śakuntalā » de Kālidāsa.

 Séance du 24 Mars 2017

« Le śālmali (Bombax malabaricum) selon Bāṇa Bhaṭṭa » .

Le śālmali peut être identifié comme Bombax malabaricum DC ou Bombax ceiba L, aussi Salmalia malabarica de la famille des Bombacaceæ ou Malvaceæ. Répandu dans les régions tropicales, il n’est pas rare dans le paysage indien où il se signale par sa taille, en hauteur et en largeur, sa floraison rouge, son fruit qui libère un duvet végétal, bien connu sous le nom malais de kapok. C’est le śālmali de la littérature sanscrite. L’āyurveda reconnaît à ses feuilles un effet vermifuge et autres propriétés médicinales. La cosmologie purāṇique a donné des noms d’arbre aux sept continents concentriques constituant la terre : le śālmali-dvīpa est le troisième. La religion fait usage de son bois dans certains rites. La culture de l’Inde fait de l’arbre un être conscient, humain ou divin. La poésie sanscrite ne pouvait qu’être sensible à la beauté, à l’humanité, à la divinité du śālmali. La communication présentera l’arbre, comment le poète sanscrit Bāṇa Bhaṭṭa du VIIe siècle le voyait et le transfigurait, comment il l’a décrit dans une phrase de prose de Kādambarī, son chef d’œuvre.


© 2020/02 – Textes et conception des pages Société Asiatique : Georges-Marie CHATELAIN – tous droits réservés.
Pour toute demande de modification ou renseignement :
Envoyer un courriel à Georges-Marie Chatelain