Société asiatique Olivier de BERNON

Communications :

Monsieur Olivier de Bernon, Directeur d’études à l’Ecole d’Extrême-Orient, Maison de l’Asie, a présenté les communications suivantes lors des séances du vendredi :

Séance du 14 janvier 2011

Séance Archéologique
« L’intérêt archéologique du site de Phnom Penh (Cambodge) : vers un projet d’archéologie préventive »La découverte dans les années 1930 de quelques éléments de statuaire préangkorienne au sud de l’actuel Palais royal de Phnom Penh ; la description de structures urbaines antérieures même à l’hindouisation aux alentours de la capitale ; la présence, enfin, de vestiges monumentaux du XIIe siècle – une tour de grès complète et des blocs de latérite provenant de l’enceinte de ce monument, qui se dresse encore dans l’actuel Vatt Unnalom au cœur de la ville – auraient dû signaler depuis longtemps l’importance archéologique de la région de Phnom Penh. Il est constant, malheureusement, que ni les autorités françaises à l’époque du Protectorat, ni les autorités khmères depuis l’Indépendance, n’ont véritablement mesuré cette importance.
La mise au jour fortuite, et malheureusement incontrôlée, d’un matériel céramique considérable à l’occasion de vastes travaux d’ingénierie hydraulique effectués le long de la berge du Tonlé Sap au cours ces trois dernières années, a confirmé le rôle d’un port fluvial actif de façon continue depuis plus d’un millénaire.
Bâtie à la confluence du Mékong amont, (le Tonlé Thom) et aval (le Tonlé Banan), du premier défluent deltaïque (le Tonlé Bassac) et du défluent/affluent intérieur (le Tonlé Sap), loin de n’être qu’une création coloniale de la fin du XIXe siècle, loin même de n’avoir été qu’une capitale éphémère du royaume khmère au XVe siècle, Phnom Penh est assurément un centre d’échanges et de contrôle du territoire inscrit dans la longue histoire Le principe d’effectuer à Phnom Penh, là où cela est encore possible un travail d’archéologie préventive, vient seulement d’être approuvé par les autorités khmères. Il reste encore à lui donner les moyens d’être mis en œuvre.

Séance du 15 décembre 2017

« À propos des tatouages khmers d’Angelina Jolie ». L’attachement bien connu de la star américaine Angelina Jolie pour le Cambodge l’a conduite à effectuer de nombreux séjours dans le royaume qu’elle a découvert en 2001 lors du tournage du film Lara Croft : Tomb Raider, et qu’elle a visité à nouveau en 2016 pour diriger le tournage de First They Killed My Father, consacré à la funeste période des Khmers Rouges. Mademoiselle Jolie a reçu la nationalité khmère de la part du Gouvernement royal et l’adhésion qui est la sienne à sa nouvelle nationalité est telle qu’elle s’est livrée, corps et âme, à l’une des pratiques traditionnelles les plus originales du pays khmer en se faisant inscrire sur une épaule d’abord, puis sur l’ensemble du dos, des tatouages rituels en forme de yantra et de mantra. Ce qui fait l’originalité des tatouages khmers, c’est qu’il s’agit de « textes » composés e lettres ou de syllabes isolées constituant des « paņtūl » (/bandaul/), littéralement des « aubiers », c’est-à-dire des formules mnémotechniques qui permettent d’évoquer un texte entier en ne prononçant que quelques syllabes. On se propose ici, après avoir retracé l’histoire de ces tatouages rituels du Cambodge et d’en avoir exposé les règles générales de composition, d’étudier et de comprendre ceux qui ornent le dos de Mademoiselle Jolie.


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