Société asiatique Jean-Claude CHABRIER

Communications :

Monsieur Jean-Claude CHABRIER, diplômé des Langues orientales, docteur en médecine, docteur en musicologie-études-islamiques et docteur en musicologie (analyses de musiques traditionnelles),
a présenté les communications suivantes lors des séances du vendredi :

Séance du 12 avril 2013

« Un bastion syriaque orthodoxe en Turquie. Le monastère de Mor Gabriel ».

Le monastère de Mor Gabriel, fondé en 397, maintes fois saccagé et objet d’une restauration spectaculaire entre 1972 et 2013. Les pierres sèches ont reçu des enduits en retrait et les fenêtres sont encadrées par des frises de style régional. On a créé des cours et des salles de réunions. On a dégagé le sanctuaire-Est à nacelle Nord-Sud de sa gangue de terre. La rotonde de Théodora, l’ancien réfectoire et la crypte ont été préservés. On a restauré le sanctuaire-ouest. Les terres entourant le monastère ont été défrichées et entourées d’un haut mur circulaire qui empêche les envahisseurs kurdes de lâcher leurs chèvres dans les vergers des chrétiens selon leur habitude constante.
Cette communication à partir d’un film de 1957 et d’une vidéo de 2010 est faite par un orientaliste musicologue familier des lieux depuis plus d’un demi-siècle. Un plan de la visite sera distribué à l’assistance et, après la communication, cette vidéo rejoindra les vidéos des liturgies assyriennes, chaldéennes et syriaques sur le site christos.fr de l’auteur. L’auteur remercie Mgr Mor Timotheos Samuel Aktaş, igoumène, qui le reçoit presque chaque année et Mgr Mor Severios Hazail Soumi, archevêque pour la France et la Belgique qui a bien voulu interpréter les inscriptions en syriaque.

Séance du 24 février 2017

« La communauté chrétienne assyrienne orthodoxe d’Ormia/Urumîyè (Azerbaidjan de l’Ouest, Iran) ».

L’Église d’Orient (de Perse, de Saint-Thomas, syrienne, orientale, nestorienne), constituée de populations locales converties à partir de la mission de Saint-Thomas, a rompu avec Antioche en 424 avant d’adopter la théologie de Nestorius. (Une hypothèse selon laquelle des populations dites assyro-chaldéennes auraient migré de Palestine vers la Mésopotamie est actuellement avancée). En 1340, les nestoriens de Chypre, et, en 1553, des nestoriens dissidents se sont ralliés à Rome en se déclarant chaldéens, tandis qu’au XIXe siècle, les nestoriens fidèles à l’Église d’Orient se sont déclarés assyriens. Il s’agit donc de deux Églises distinctes, l’assyrienne directe autocéphale et la chaldéenne ralliée. Dans les Mémoires de Littérature tirés des registres de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres (Paris, 1768, Imprimerie royale, pp 559-572), M. d’Anville ne mentionne pas la présence de chrétiens à Ormia. À partir de 1915, fuyant le génocide, assyriens et chaldéens se retrouvent autour d’Ormia et sont massacrés par les Kurdes, Turcs et Azéris, aidés par l’armée ottomane. Lors de la première visite de l’auteur en 1961, il restait, outre près de 100.000 chrétiens, des missionnaires et des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, mais les villages chrétiens se faisaient investir par les Kurdes. En dix missions, de 2002 à 2012, l’auteur a visité systématiquement les chrétiens des quatre communautés d’Ormia, à savoir les 350 assyriens-protestants (Pasteur Ilyo), les 350 arméniens apostoliques (Père Nersès), les 1.000 assyriens-catholiques (« chaldéens », Père Jean-Louis, Evêque Toma), et les 3.500 assyriens-orthodoxes (Père Daryawush, Evêque Giwargis). Sauf lors des danses populaires de l’Assomption-Dormition ou des mariages mixtes, ces quatre communautés ne se mêlent pas. Il n’y a ni église, ni communauté assyro-chaldéenne en Iran.


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