Société asiatique Caroline RIBERAIGUA

Communications :

Mme Caroline RIBERAIGUA, ingénieur de recherche au CNRS, UMS 2409, Centre de documentation de l’Institut de civilisations du Collège de France, études indiennes,
a présenté les communications suivantes lors des séances du vendredi :

Séance du 17 novembre 2017

« Les temples aux yoginī de l’Inde médiévale : unité et diversité d’une manifestation tantrique hindoue ».

Cette communication sera dédiée à un type très particulier de temples médiévaux de l’Inde : les sanctuaires hypèthres abritant de 42 à 81 déesses désignées communément comme des yoginī. Ces temples abritent généralement en leur centre une manifestation de Śiva. À une exception près, tous les sanctuaires de ce type parvenus jusqu’à nous ont été édifiés entre le Xe et le XIIe siècle et se situent au Madhya Pradesh et Orissa. Bien que plusieurs études leur aient déjà été dédiées depuis l’œuvre pionnière de Vidya Dehejia (Yogini Cult and Temple, 1986), ils soulèvent toujours plusieurs questions. La première difficulté réside dans la définition de la nature même de ces déesses.
Le terme yoginī, qui leur est attribué, en référence aux traditions populaires entourant ces temples et aux corpus tantriques évoquant ces déesses, est extrêmement polysémique, et il conviendra de préciser sa signification dans ce cadre particulier, et sa proximité avec le concept de Mères (Mātṛkā) dans certaines œuvres sanskrites (notamment le Skanda Purana).
Après avoir évoqué brièvement les différentes formes cultuelles associées à ces déesses dans la littérature tantrique, nous nous baserons sur l’étude des vestiges matériels (la configuration des temples et leurs caractéristiques iconographiques) pour définir, d’une part, les principes communs à ces édifices, mais aussi les variations manifestes d’un sanctuaire à l’autre, qui soulignent la diversité des traditions tantriques ayant conduit à l’édification de ces temples.


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