Société asiatique Pelliot, Paul

Paul Pelliot en mission en Asie – © Société Asiatique

(Paris 1878 – Paris 1945)

Portrait : Paul Pelliot en mission en Asie – © Société Asiatique

Premier pensionnaire de l’École française d’Extrême-Orient, il fut envoyé à Pékin en 1900 afin d’acquérir des ouvrages pour la bibliothèque et des objets pour le futur musée de cette nouvelle institution. Il participa alors aux événements de la guerre des Boxers et son rôle dans la défense des Légations étrangères lui valut la Légion d’honneur à 22 ans. En 1901, il devient professeur de Chinois à l’EFEO.

Il est surtout connu pour l’expédition qu’il dirigea en 1906-1908 en Asie centrale. De Dunhuang, un site bouddhique rupestre à la limite orientale de la Route de la Soie, il rapporte une collection inestimable de manuscrits, xylographes et bannières peintes toutes antérieures au Xe s., qui est conservée à la Bibliothèque nationale et au musée Guimet. En 1911, il est nommé professeur au Collège de France à la tête d’une chaire de « Langues, histoire et archéologie de l’Asie centrale », créée pour lui, et dix ans plus tard il intégre l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

À la fois linguiste, philologue, historien et archéologue, ses intérêts furent multiples : histoire des échanges diplomatiques, religieux et culturels, de la diffusion des techniques (l’imprimerie). Il n’a publié aucune synthèse, les jugeant encore prématurées, mais de très nombreux articles et notes érudites. Dans le Journal asiatique et dans le T’oung Pao, ses comptes rendus critiques d’une érudition sans défaut et d’un ton sans appel constituaient un véritable tribunal pour les auteurs.

 

Carte de la mission Pelliot 1906-1908, imprimée en 1909 - © Société Asiatique

Carte de la mission Pelliot 1906-1908, imprimée en 1909 – © Société Asiatique

 

Membre de la Société asiatique dès 1897, il entra dans son Conseil en 1910, où il fut élu Vice-président en 1928. Il la présida de 1935 à sa mort, survenue à la fin du conflit mondial durant lequel il avait tenu à ce que la Société, malgré les interdictions, poursuive ses travaux. Celle-ci a publié, pour rendre hommage au grand orientaliste ainsi qu’aux fruits de sa mission de 1906-1908, une collection d’imprimés relatifs aux documents qu’il ramena d’Asie centrale : Manuscrits de Haute Asie conservés à la Bibliothèque nationale de Paris (Fonds Pelliot).

 

Voir :

  • Paul Pelliot, Société Asiatique, 1946 (contributions de : P. Demiéville, J. Deny, E. Faral, J. Filliozat, L. Hambis, G. Salles, L. Vaillant).
  • Journal asiatique CCLXI. Cinquante ans d’orientalisme en France. Numéro spécial pour le cent-cinquantenaire de la Société asiatique (1822-1972), Paris, 1973 : p. 136-138 (in « Les études turques »), 145-150 (in « L’Asie centrale et les études mongoles ») et p. 211-212 (in « Les études chinoises).

 

Voir aussi :

  • La Notice de l’Académie des IBL
  • Le sinologue Paul Pelliot (1878-1945), de l’histoire à la légende. Colloque international AIBL-Collège de France : interventions de Jean-François Jarrige, Jacques Gernet et Jean-Pierre Drège, enregistrées par Canal Académie, 2008
    Écouter en ligne
  • C. Scherrer-Schaub, « Paul Pelliot, un sinologue, un tibétologue : un savant légendaire du siècle passé », émission de Canal Académie, 2008.
    Écouter en ligne
  • J.-P. Drège et M. Zink (éd.), Paul Pelliot : de l’histoire à la légende. Actes du colloque (Collège de France & AIBL, 2-3 oct. 2008), Paris, 2013
    voir la page AIBL
  • compte rendu du volume : voir Anabases 22, 2015, p. 274-275 (disponible en ligne sur https://anabases.revues.org/5516 ).

 

 

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