Séances Séance du 25 mars 2022

Séance placée dans le cadre du colloque de la SEMPAM « Autour du fonds Poinssot. Les aventuriers de l’archéologie en Afrique du Nord (1830-1957) ».

– Communication de Mme Monique Dondin-Payre, directeur de recherche émérite au CNRS (UMR 8210, AnHiMA), sous le patronage de M. John SCHEID : « Jules Chabassière (1836-1908), aventurier, archéologue et faussaire dans le Constantinois, seconde moitié du XIXe siècle ».

Résumé :Jules Chabassière n’a guère laissé de traces dans la mémoire collective ; il ne figure pas parmi ces amateurs, originaux et passionnés dont on redécouvre la contribution aux découvertes archéologiques au XIXe siècle. Pourtant ce touche-à-tout fut si présent sur la scène algérienne que son parcours est aisé à suivre à travers les archives et les coupures de presse. Il participa tant à la vie publique en tant que maire qu’à la vie culturelle de Theveste et de ses environs, et fut notamment très impliqué dans la publication et la diffusion des thermes de Tebessa et de leurs mosaïques. Accusé, sans doute à tort, de falsifications épigraphiques par Mommsen, il incarne parfaitement les innombrables individus qui, complètement en marge des instances officielles, permirent la conservation et la valorisation des vestiges archéologiques.

– Communication de M. Mohcine Cheddad, professeur d’histoire antique à l’Université Abdelmalek Essadi-Tétouan, sous le patronage de M. John SCHEID : « Recherches dans les Archives espagnoles du Musée archéologique de Tétouan (Maroc) ».

Résumé :Au cours du protectorat espagnol au nord du Maroc (1912 – 1956), le service d’archéologie était bien structuré et très actif, surtout après l’avènement du général Franco. Dès l’inauguration, en 1940, du nouveau Musée archéologique à Tétouan et la nomination d’archéologues expérimentés à la tête du service chargé des Antiquités s’ouvre une nouvelle étape très fructueuse.

Le dépouillement des documents conservés dans les Archives du Musée, nous permet de poursuivre l’évolution de l’archéologie espagnole au nord du Maroc depuis le début du XXe siècle jusqu’au milieu du même siècle. Nous identifions les personnages au-devant de la scène (C. Luis de Montalban, Quintero Atauri et M. Tarradell) et d’autres acteurs qui ont contribué de façon décisive à des découvertes et au maintien d’un rythme régulier et sérieux des travaux. Il s’agit non seulement des militaires et des contrôleurs civils, mais aussi des employés au Musée – Espagnols et Marocains-, dont les travaux de laboratoire (restauration, dessin,…) et de terrain étaient indispensables pour la réussite des activités de fouilles et de prospections.

Cette institution de sauvegarde et d’exposition de témoignages historiques recueillis sur les sites du nord du Maroc dépassait, dès ses premières années, ses fonctions primordiales pour devenir un centre de commandement et de coordination des travaux et des activités archéologiques réalisés dans la zone sous protectorat espagnol.