Séances Séance du 5 mai 2017

Note d’information de M. Rexhep Ismajli, membre de l’Académie des Sciences et des Arts du Kosovo, sous le patronage du Secrétaire perpétuel Michel ZINK et de M. Charles DE LAMBERTERIE  : « La dynamique de l’albanais standard depuis les années 1990 et ses perspectives de développements futurs ».

Communication de M. François Baratte, professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne, et de Mme Sabina Antonini de Maigret, directrice des fouilles archéologiques italiennes de Yalâ (Yémen du Nord), sous le patronage du Président Christian ROBIN : « La Grèce dans les profondeurs de l’Arabie : nouveaux documents figurés provenant du Yémen ».

 Résumé  : Un exceptionnel vase en argent de la collection de S.E. Shaykh Hamad Al Thani, provenant du Yemen, illustre avec éclat les rapports qui existaient entre le monde méditerranéen et le sud de la péninsule Arabique. Adoptant une forme bien connue dans l’argenterie romaine du Ier s. av. J.-C., il présente quatre groupes illustrant l’un des mythes majeurs de la culture gréco-romaine, la Gigantomachie : quatre divinités, Athéna, Hercule, Cybèle et Artémis, s’opposent à des Géants. La facture spectaculaire s’accorde bien avec le sujet, et rappelant les reliefs du Grand Autel de Pergame. Un examen détaillé, toutefois, montre qu’il ne s’agit pas d’un pièce d’importation, mais d’un objet produit sans doute sur place. Le vase mesure en effet le double des coupes romaines de forme analogue, et on remarque plusieurs incongruités dans le décor, les Géants sont par exemple vêtus d’une peau de lion, et celui qu’affronte Artémis évoque plus un Niobide mourant qu’un Géant. Une inscription sur le rebord mentionne un roi du Ḥaḍramawt de la fin du IIIe s. C’est sans doute la date qu’il convient d’attribuer à cet objet, qui, tout en témoignant avec éclat de la présence de la Grèce jusqu’en Arabie, illustre aussi l’appropriation d’un mythe qui manifestait la victoire de l’ordre sur la chaos et pouvait donc s’adapter à des multiples contextes.Le second monument présenté est lui aussi exceptionnel par ses dimensions et son exécution : une grand stèle en albâtre qui présente un buste féminin en fort relief. Des parallèles, mais de taille inférieure, proviennent du royaume de Qatabân, datés du Ier s. av. et du Ier s. ap. J.-C. Ces bustes avaient été identifiés par J. Pirenne comme l’image d’une divinité, mais pourraient représenter, de manière stylisée, la défunte. Cette nouvelle stèle offre des particularités qui suscitent réflexion.

Mots clés : albâtre, argenterie, gigantomachie, stèle, sud-arabique, Yémen.

Alabaster, silverware, gigantomachy, south-arabic, stele, Yemen.