Coupoles Vie et activités de l’AIBL en 2017

Vie et activités de l’AIBL en 2017

Vie et activités de l’AIBL en 2017

L’année 2017 aura vu, au terme d’un long processus, l’approbation par le Conseil d’Etat de nouveaux statuts de l’Académie. Le décret a paru au Journal officiel le 2 août. Le changement majeur concerne la durée du mandat du Secrétaire perpétuel de l’Académie, mandat fixé désormais à six années et renouvelable une seule fois.

Le discours prononcé annuellement sous cette Coupole par le Président de notre Compagnie se doit de rappeler en premier lieu le souvenir de nos disparus. Depuis l’an dernier l’un de nos confrères nous a quittés ainsi qu’un associé étranger et un correspondant français.

Élu membre de l’Académie le 19 décembre 1997, au fauteuil de Pierre GRIMAL, le latiniste Alain MICHEL est décédé à Fontainebleau le 2 avril 2017. Normalien, agrégé de lettres classiques et docteur ès lettres, Alain MICHEL avait été professeur à l’Université́ de Lille, puis à la Sorbonne, qui lui conféra l’éméritat en 1997. Directeur de l’Institut d’Études latines de la Sorbonne, il fut à l’origine de la création d’une chaire de « Langue et littérature latines du Moyen Âge et de la Renaissance ».

Spécialiste de Cicéron et de la rhétorique antique, son œuvre considérable, riche en travaux pionniers, embrassait, par-delà le monde classique, l’ensemble de la latinité : aussi bien la littérature latine médiévale, en particulier sa poésie hymnique et mystique, que le néo-latin, ou encore la tradition et la réception des œuvres classiques à travers les âges. Il avait fondé avec notre confrère Marc FUMAROLI l’Association internationale d’Histoire de la Rhétorique. Savant de grande réputation internationale, Alain MICHEL était membre de l’Académie hongroise des Sciences (Budapest), de l’Académie des Sciences et des Lettres de Cracovie et de l’Academia latinitatis à Rome. Il était docteur honoris causa de l’Université de Bucarest.

Élu associé étranger, le 16 avril 2010, après avoir été nommé correspondant étranger le 28 avril 2006, le romaniste suisse Max PFISTER est décédé à Sarrebruck, le 21 octobre 2017. Professeur émérite de l’Université de Sarrebruck et Président d’honneur de la Société de Linguistique romane, il était le directeur du monumental Lessico etimologico italiano, ouvrage de référence mondial dans le domaine des études de linguistique italienne qui reconstruit l’histoire des mots dans l’italien et ses dialectes, des premières attestations à nos jours.

Max PFISTER était membre de nombreuses académies, dont l’Accademia dei Lincei et l’Académie de Mayence, docteur honoris causa de plusieurs universités italiennes (Rome, Turin, Bari et Lecce) et Officier de l’Ordre du Mérite de la République italienne.

Élu correspondant de l’Académie le 19 mars 1999, l’africaniste et linguiste Lionel Galand est décédé à Roosendaal, au Pays-Bas, le 28 octobre 2017. Professeur honoraire à l’Institut national des Langues et Civilisations orientales et à la 4e section de l’École pratique des Hautes Études, c’était en France le maître incontesté des études libyco- berbères.

Deux nouveaux membres ont rejoint les rangs de l’Académie depuis l’an dernier ainsi que deux associés étrangers.

Lors de la séance de l’Académie du vendredi 9 décembre 2016, M. John SCHEID a été élu académicien au fauteuil de Jean-François JARRIGE. Il était depuis le 19 juin 2009 correspondant de la Compagnie. Ancien membre de l’École française de Rome, agrégé de grammaire et docteur ès lettres, M. John SCHEID est professeur émérite au Collège de France où il était titulaire de la chaire « Religion, institutions et société́ de la Rome antique » ; de 2012 à 2015, il a occupé les fonctions de Vice-Président de l’Assemblée des professeurs du Collège de France. Historien de la religion romaine, archéologue et épigraphiste, il a dirigé les fouilles du sanctuaire de Dea Dia de la Magliana à Rome et codirige actuellement les fouilles du Djebel Oust en Tunisie ; il coordonne aussi le chantier expérimental d’une nécropole située à Classe, près de Ravenne ainsi que le Projet « Fana Templa Delubra. Corpus des lieux de culte dans l’Italie antique ».

Lors de la séance de l’Académie du vendredi 12 mai 2017, M. Jean-Yves TILLIETTE a été élu académicien au fauteuil de Jacques FONTAINE. Il était depuis le 7 novembre 2003 correspondant de la Compagnie. Normalien, ancien membre de l’École française de Rome, dont il fut plus tard le directeur des études médiévales, agrégé de lettres classiques et docteur ès lettres, M. Jean-Yves TILLIETTE est professeur à l’Université́ de Genève et directeur de son Centre d’Études médiévales. Spécialiste du latin médiéval et de sa littérature, il est l’éditeur de l’œuvre du poète Baudri de Bourgueil. Il a consacré des travaux décisifs à l’histoire et à l’interprétation de la rhétorique et de la poétique.

Le vendredi 10 mars 2017, l’Académie a élu associé étranger au fauteuil de John BALDWIN, l’helléniste Christopher JONES, qui était son correspondant depuis le 27 mai 2011. De nationalité étatsunienne, Christopher JONES est un historien du monde antique. Spécialiste de la partie hellénophone de l’Empire romain, il est aussi un épigraphiste et un philologue. On lui doit l’édition de Philostrate et de Lucien dans la Loeb Classical Library. Professeur émérite à l’Université de Harvard, il est membre de l’American Academy of Arts and Sciences (Cambridge, Massachusetts).

Le médiéviste Michael JONES, de nationalité́ britannique, qui était notre correspondant depuis le 28 avril 2006, a été également élu associé étranger le 10 mars 2017, au fauteuil de Silvio CURTO. Professeur émérite à l’Université de Nottingham, Michael JONES est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de la Bretagne au Moyen Âge. Ses travaux portent sur l’histoire politique et sociale, l’histoire de la noblesse ou bien encore sur l’architecture militaire et manoriale bretonnes. Il a dirigé un volume magistral sur le 14e siècle dans la New Cambridge Medieval History.

Remise de prix

Le mercredi 7 juin 2017, à l’occasion de la séance solennelle de remise des Grands Prix de l’Institut de France sous la Coupole, le Prix d’archéologie Simone et Cino Del Duca 2017 a été remis par M. Olivier PICARD, membre de l’Académie, à M. Arthur Müller pour soutenir le programme de recherche « Thasos. Abords Nord de l’Artémision » mené conjointement depuis 2002 par l’École française d’Athènes et l’Éphorie des antiquités de Kavala-Thasos, sous sa direction et celle de Mme Stavroula Dadaki. Ce Grand Prix permettra notamment de mettre en valeur la demeure protobyzantine exceptionnelle qu’ils ont exhumée.

Le vendredi 9 juin 2017, le Secrétaire perpétuel, Michel ZINK, et Mme Monique TRÉDÉ, membre de l’Académie et présidente de l’association Sauvegarde des Enseignements littéraires, ont remis le prix Jacqueline de ROMILLY de la nouvelle, dont c’était la troisième promotion de lauréats.

Le vendredi 23 juin, M. Matthieu Arnold, professeur à la faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg, a reçu le Prix d’histoire des religions de la fondation « Les amis de Pierre-Antoine Bernheim » pour sa biographie de Luther.

Le 10 novembre dernier, M. Claude Rilly, égyptologue spécialiste de la langue et de l’écriture méroïtique, a reçu le Prix Jean et Marie-Françoise LECLANT décerné à la mission archéologique française de Sedeinga qu’il dirige au Soudan.

Enfin, une convention a été signée hier, le 23 novembre, avec la Fondation Mingyuan de Hong Kong pour la création d’un prix de sinologie Léon Vandermeersch, financé par cette fondation en hommage aux travaux de notre illustre correspondant.

Séances et colloques

Depuis la séance solennelle du 25 novembre 2016, l’Académie a tenu 34 séances publiques, entendu 38 communications, 15 notes d’information, ainsi que de très nombreux hommages d’ouvrages récents.

Nous avons, par ailleurs, réuni pas moins de 61 Commissions et 4 conseils d’administration de fondations abritées.

L’Académie a également accueilli ou bien organisé sept manifestations scientifiques illustrant le rôle qu’elle joue dans l’animation de la recherche.

En décembre 2016, elle a organisé en partenariat avec la Société asiatique et l’Institut national des Langues et Civilisations orientales un colloque sur « L’arbre en Asie ».

En janvier 2017, dans le cadre de ses relations avec la Fondation internationale Balzan et à l’occasion de l’édition du Dictionnaire critique de l’utopie au siècle des Lumières favorisée par cette dernière, elle a organisé, à l’initiative de M. André VAUCHEZ, une rencontre sur le thème « Penser l’Utopie », à laquelle ont participé des membres de plusieurs Compagnies de l’Institut de France.

Au mois de mars, l’Académie a organisé un colloque sur « Pierre d’Ailly. Un esprit universel à l’aube du 15e siècle ». Placée sous la direction de notre confrère Jacques VERGER, cette rencontre internationale s’est achevée avec une présentation des manuscrits de Pierre d’Ailly conservés à la bibliothèque Mazarine grâce à l’obligeance de son directeur, M. Yann Sordet.

Au mois de mars également, l’Académie a organisé en collaboration avec plusieurs partenaires et à l’initiative de notre consœur Cécile MORRISSON un colloque international sur « Constantinople réelle et imaginaire (330-1204). Autour de l’œuvre de Gilbert DAGRON ».

Le 19 mai, une journée d’études franco-suisse sur « Les archives au secours des temples détruits de Palmyre » s’est déroulée à l’Académie sous la direction de nos confrères Pierre GROS et Pierre DUCREY, notre associé suisse.

Les 13 et 14 octobre, s’est déroulé le 28e colloque de la Villa Kérylos organisé par l’Académie avec la collaboration du Centre des Monuments Nationaux et le soutien des Fondations Khôra (Institut de France) et Stavros Niarchos, sur le thème : « Vie et Climat d’Hésiode à Montesquieu ».

À la fondation Del Duca de l’Institut de France, les 18 et 19 octobre, l’Académie a organisé en collaboration avec l’Association « Semitica et Classica » un colloque intitulé : « Reconstruire les villes : temps et espaces réappropriés ».

Enfin, le mardi 24 octobre 2017, sous la Coupole, un discours sur « Les nombres irrationnels, de Platon au traité d’architecture de Vitruve » a été prononcé par notre confrère Pierre GROS, lors de la séance de rentrée solennelle des Cinq académies, dont le thème portait cette année précisément sur « L’irrationnel ».

Patronages

En 2017, l’Académie a décidé, sur proposition de sa commission des recherches archéologiques, de renouveler les labels « Archéologie » qu’elle avait accordés l’an dernier à 15 missions de fouilles. Ces missions se répartissent de l’Asie à l’Amérique en passant par le Proche-Orient, l’Afrique et l’Europe et couvrent différentes époques et disciplines. On trouvera sur le site de l’Académie, sur la Toile, des pages de présentation circonstanciées consacrées à chacune d’entre elles.

L’Académie a en outre accordé, conjointement avec les ambassades de Suisse et de Grèce en France, son patronage à l’exposition « De Delphes à Érétrie. L’été grec de Vaison-la-Romaine » qui s’est déroulée de mai à octobre 2017. Dans le contexte d’un patrimoine mondial en péril, cette exposition visait a rendre hommage à l’activité archéologique des principaux acteurs de notre monde francophone que sont l’Ecole française d’Athènes, l’École suisse d’Archéologie en Grèce et la Fondation Hardt.

Relations internationales

Le Bureau de l’Union académique internationale a tenu sa session annuelle à l’Académie, du mercredi 8 au vendredi 10 février 2017, sous la présidence de M. Øivind Andersen, Président de l’Union académique internationale (Norvège). Dans le cadre d’une commission ad hoc co-présidée par le Secrétaire perpétuel de l’Académie, le programme de la célébration du centenaire de l’Union académique internationale qui se déroulera en novembre 2019 au palais de l’Institut a été arrêté.

À l’invitation de l’École française d’Extrême-Orient, le Secrétaire perpétuel Michel ZINK s’est rendu, du 15 au 22 mars à Pékin, puis à Hanoï où il a remis au grand historien du Vietnam, le Professeur Phan Huy Lê, correspondant étranger de l’Académie, la médaille de l’Académie. Du 26 août au 3 septembre, il s’est rendu de nouveau en Chine à l’invitation de l’Université́ normale supérieure de Pékin.

L’Académie a participé aux célébrations du tricentenaire de la visite de Pierre le Grand en France en 1717, célébrations organisées par l’ambassade de Russie en France en association avec l’Académie des Sciences et avec l’Académie française. Le 20 avril, à l’occasion de l’exposition « Le chemin de Pierre le Grand dans les Académies royales de France », une séance commémorative s’est tenue au palais de l’Institut. Le 5 octobre, s’est déroulée la cérémonie pour la donation par la Fédération de Russie du buste du tsar Pierre le Grand, auquel une place d’honneur a été attribuée à proximité de l’entrée de la Bibliothèque de l’Institut.

Communication

À la demande du Ministère de l’Éducation nationale, l’Académie a mis en œuvre cette année un premier programme d’actions pédagogiques. Dans ce cadre, une série de visites-conférences ont été organisées à l’occasion desquelles quelque 280 élèves du second degré ont pu rencontrer des académiciens, dont notre Secrétaire perpétuel, ou des correspondants.

Le dimanche 20 septembre, l’Académie a participé aux Journées européennes du patrimoine avec une exposition consacrée à Jean-François CHAMPOLLION, l’ingénieux déchiffreur des hiéroglyphes. Dans le cadre des rencontres organisées, à l’initiative de l’Académie des Sciences, avec les académiciens, nos confrères Philippe CONTAMINE et Jacques JOUANNA, ont dédicacé leurs derniers ouvrages consacrés respectivement à Charles VII et à Hippocrate.

Publications

Cette année, l’Académie a publié 3 fascicules des Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour 2016, le 4e étant appelé à sortir des presses pour Noël ; elle a publié également 2 volumes du Journal des savants ainsi que le tome 95 des Monuments Piot.

Deux volumes de la Carte archéologique de la Gaule, que dirige le Professeur Michel Provost, ont été édités cette année : le pré-inventaire de Toulouse et la refonte du volume de l’Isère, précédemment paru 1994.

Le Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule, communément dénommé « Nouvel Espérandieu », s’est enrichi d’un nouveau volume avec la parution d’un tome sur Saintes et Angoulême. De son côté, la collection du Corpus Vasorum Antiquorum a accueilli tout récemment un nouveau fascicule qui porte sur les lécythes attiques à fond blanc du musée du Louvre.

Dans la collection du Recueil des Historiens de la France, sont sortis des presses Les obituaires du chapitre cathédral Saint-Etienne de Limoges.

Enfin, 5 volumes d’actes de colloques ont paru :

Deux décennies de coopération archéologique franco-cambodgienne à Angkor, un volume publié sous le haut patronage de Sa Majesté́ NORODOM Sihamoni, roi du Cambodge, associé étranger de l’Académie, à la mémoire de l’archéologue et architecte Pascal Royère ;

Les Dominicains en France (13e-20e siècle), actes du colloque international organisé en 2015 avec la Province dominicaine de France pour le 8e centenaire de la fondation de l’ordre des Prêcheurs par Dominique de Guzmán, le fondateur de l’ordre, usuellement désigné sous le nom de saint Dominique ;

Antoine Galland et l’Orient des Savants, actes du colloque organisé en 2015 avec la Société asiatique et l’Institut national des Langues et Civilisations orientales ;

Au-delà du savoir : les Reinach et le monde des arts, actes du 27e colloque de la Villa Kérylos ;

– enfin Les archives au secours des temples détruits de Palmyre, actes du colloque cité plus haut qui ont été publiés en un temps record.

Enfin, l’Académie a accueilli dans ses collections un recueil réunissant plusieurs exposés que notre confrère Robert MARTIN a donné quai de Conti lors de ces dernières années sur le thème : « Linguistique de l’universel – Réflexions sur les universaux du langage, les concepts universels, la notion de langue universelle ».

Internet

La numérisation des publications de l’Académie se poursuit sur le portail Persée. Le nombre de consultations dont elles font l’objet, est en progression continue, ce qui est une source de satisfaction pour notre Compagnie. Pour ne citer qu’un seul nombre, personne n’aurait imaginé, il y a quelques années, que nos Comptes rendus, qui reçoivent environ 80 000 visites tous les mois, toucheraient désormais des dizaines de milliers de lecteurs.

Le site de l’Académie, de son côté, continue à s’enrichir régulièrement de nouvelles pages, et en particulier de vidéos réalisées à la suite de certaines de nos séances ou bien à l’occasion de remises de Prix, avec cette année un entretien avec les lauréats du prix Jacqueline de ROMILLY de la nouvelle. On signalera aussi la mise en ligne récente d’un entretien de notre Secrétaire perpétuel présentant l’éventail des moyens d’action que l’Académie déploie pour favoriser la recherche, et en particulier ses prix. Il convient également de relever qu’une nouvelle rubrique de notre site sur la Toile a été créée permettant de consulter en particulier des résumés des exposés présentés par plusieurs de nos confrères dans le cadre des actions pédagogiques de l’Académie. C’est un outil susceptible d’intéresser les lycéens.

On rappellera, enfin, que l’Académie est présente sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années, ce qui lui permet de communiquer plus largement sur ses activités et les travaux de ses membres, notamment auprès des jeunes générations. On signalera que son compte Tweeter, alimenté régulièrement, compte aujourd’hui près de 800 abonnés.

L’année 2017 est près de s’achever. Elle a été marquée par des évolutions et des événements qui resteront dans les mémoires. Les guerres qui, en Afrique et en Asie, ravagent des pays auxquels la France était liée depuis des générations, continuent à détruire les trésors du passé. Les couleurs du vieux monde se fanent. Dans le nouveau qui se dessine, l’organisation et la hiérarchisation des savoirs se transforment rapidement. La constitution d’une documentation qui réclamait jadis des années d’apprentissages et d’efforts se fait désormais en quelques clics. Les enseignements sont dispensés devant des auditoires de plus en plus souvent virtuels et mondialisés, par la magie d’une simple connexion. Les publications deviennent immatérielles. L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres s’adapte à ces changements comme elle l’a fait depuis trois siècles, continuant à remplir son rôle de gardien de la mémoire et d’acteur de la recherche.