Coupoles Bilan 2013

Bilan 2013

Par M. Jean-Marie DENTZER, Président de l’Académie

Monsieur le Chancelier,
Mesdames et Messieurs les Secrétaires perpétuels,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mes chers confrères,
Mes chers collègues,
Mesdames et Messieurs,

Derrière les deuils qui ont frappé notre Académie en 2013 et l’entrée de nouveaux membres élus cette année se dessine le relais des générations attachées à transmettre un savoir et des valeurs partagées.

Élu membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres le 25 février 1983, l’helléniste Jean MARCADÉ est décédé le 28 décembre 2012. Ce grand archéologue et historien de l’art grec avait acquis une familiarité intime et pratique avec la sculpture et son iconographie. Normalien, ancien membre de l’École française d’Athènes, Jean MARCADÉ a enseigné à l’Université de Bordeaux, puis de Paris I. Spécialiste de muséographie et des techniques de l’archéologie, il a fondé le Centre de Recherches interdisciplinaire d’Archéologie analytique de l’Université de Bordeaux III. Il a été membre de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux et de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Il a assumé la charge d’entreprises éditoriales d’envergure comme les collections Archaeologia Mundi et L’art ancien de l’Humanité, des études sur les grands sanctuaires grecs et une édition de Pausanias tome VIII. Le volume des Études de sculpture et d’iconographie antiques réunit ses principaux articles. À l’Académie, Jean MARCADÉ a partagé la direction du Journal des Savants de 1992 à 2009.

Nommé correspondant de l’Académie le 15 janvier 1965, au poste du R. P. de Vaux, l’archéologue et orientaliste Jean Perrot est décédé le 24 décembre 2012. Diplômé de l’École du Louvre et de l’École des Hautes Études, ancien pensionnaire à l’École biblique et archéologique de Jérusalem et directeur de recherche au CNRS, M. Jean Perrot a été reconnu comme un grand spécialiste de la Préhistoire récente et de la Protohistoire de la Palestine. En 1952, il fonda la Mission archéologique française en Israël qui deviendra le Centre de Recherche Français de Jérusalem. Fouilleur heureux de sites en Israël, il étendit sa recherche à la Cilicie, à Chypre, au Sinaï, à l’Afghanistan et à l’Iran où il dirigea la mission de Suse. Il créa en 1952 Paléorient, revue centrale pour suivre les premières civilisations du Proche-Orient. On citera, en outre, ses Carnets d’un archéologue en Orient et Le palais de Darius à Suse, couronné, à Téhéran, par le Prix international Farabi.

Élu membre de l’Académie le 15 mars 2002, l’angliciste et médiéviste André CRÉPIN est décédé le 8 février 2013. Normalien, pensionnaire de la Fondation Thiers, agrégé et docteur ès lettres, André CRÉPIN a été professeur puis doyen à l’Université de Picardie, puis titulaire de la chaire d’anglais médiéval et doyen à la Sorbonne il a administré la Société de Linguistique de Paris de 1978 à 1993. Outre-Manche il a été accueilli comme fellow d’Emmanuel College à Cambridge, Member of the International Society of Anglo-Saxonists et Honorary Officer of the British Empire. Son œuvre se situait au confluent de l’histoire médiévale et des études linguistiques et littéraires anglaises. À côté d’ouvrages de référence, Histoire de la langue anglaiseGrammaire historique de l’anglais on doit à André CRÉPIN des éditions fondamentales du poème héroïque Beowulf et des Contes de Canterbury de Chaucer. À l’Académie, il a organisé des journées d’études réunissant des spécialistes de la langue anglo-normande.

Élu associé étranger de l’Académie le 10 décembre 1999, le linguiste Calvert WATKINS est décédé le 20 mars 2013 à Los Angeles, à l’âge de 80 ans. Bachelor of Arts en linguistique et langues classiques au Harvard College, il compléta sa formation à Paris, à l’École pratique des Hautes Études, puis au Collège de France, où il eut pour maîtres Émile BENVENISTE, Michel LEJEUNE et Pierre CHANTRAINE et vécut sa carrière de professeur à Harvard University. Président de la Société de Linguistique de Paris et de la Linguistic Society of America. Spécialiste de celtique et d’anatolien, Calvert WATKINS se distingua également dans les domaines de la linguistique comparée indo-européenne et de la linguistique générale. Ainsi dans sa thèse sur les Indo-European, ses Origins of the Celtic Verb, son Indogermanische Grammatik ou encore un recueil d’articles fondamental intitulé How to Kill a Dragon : Aspects of Indo-European Poetics.

Élu membre de l’Académie le 8 juin 2001, l’helléniste et épigraphiste Philippe GAUTHIER, est décédé le 29 mars 2013 à Évreux, à l’âge de 77 ans. Agrégé d’histoire et docteur ès lettres, il était un spécialiste international de l’histoire des institutions grecques. Il enseigna à Reims, puis à la Faculté des Lettres de Nancy où il succéda à Édouard Will en 1974. La même année, et prit la place de Louis ROBERT à l’École pratique des Hautes Études dans la chaire « Épigraphie et institutions grecques ». Dans sa bibliographie on citera sa thèse intitulée Symbola : Les étrangers et la justice dans les cités grecques, sa traduction, des Poroi de Xénophon, et son maître livre sur Les cités grecques et leurs bienfaiteurs (IVe-Ier s. av. J.-C.), son édition commentée, avec Miltiade HATZOPOULOS, de La loi gymnasiarchique de Béroia. Il a aussi dirigé la chronique annuelle du Bulletin épigraphique dans la Revue des Études grecques.

Élu associé étranger de l’Académie le 16 avril 1999, le grand historien de la Rome antique Emilio GABBA est décédé le 12 août 2013 à Pavie, à l’âge de 86 ans. Il professa, de 1958 à 1974, l’histoire grecque et romaine à l’Université de Pise puis, jusqu’en 1996, l’histoire romaine à celle de Pavie. Spécialiste de l’historiographie grecque et romaine, Emilio GABBA s’est attaché aussi à l’histoire économique, institutionnelle et sociale de la République romaine et du Principat. Parmi ses travaux majeurs figurent ses commentaires historiques aux livres I et V des Guerres civiles d’Appien, ses ouvrages sur Appiano e la storia delle guerre civili et sur Dionysius and the History of Archaic Rome (1991), et sa contribution à la réédition de la Cambridge Ancient History. Emilio GABBA était membre de l’Accademia dei Lincei, des académies de Milan, Turin et Naples, de la British Academy, de l’American Academy of Arts and Sciences. Il a été honoré du prix « Cultore di Roma », et en France par un doctorat honoris causa des universités de Dijon et de Strasbourg.

Notre confrère Martin de Riquer, comte de Casa Dàvalos, est décédé le 17 septembre 2013 à Barcelone. Historien de la littérature médiévale et médiéviste, il a été élu comme membre associé étranger de notre Académie, au fauteuil de Sir Ronald Syme le 16 novembre 1990. Martin de Riquer maîtrisait brillamment un ensemble large et cohérent de disciplines et de thématiques allant de la philologie romane à l’histoire de la littérature médiévale, englobant celle des troubadours catalans et la littérature française les chansons de geste, l’histoire de la chevalerie errante du XVe siècle et l’héraldique catalane et espagnole. À cet esprit international font écho ses titres de docteur honoris causa de l’Université « La Sapienza » à Rome et de l’Université de Liège, son accueil à l’Hispanic Society of America de New York, à l’American Philosophical Society de Philadelphie, sa réception comme correspondant de la British Academy de Londres, et enfin le prix Montaigne en 1988. Sa carrière est couronnée par la nomination royale comme sénateur d’Espagne (1977- 1979).

Deux nouveaux membres ont rejoint nos rangs cette année :

Dans sa séance du 1er mars 2013, l’Académie a, en effet, élu comme membre M. Jean-Marie DURAND au fauteuil d’Emmanuel POULLE. Ancien élève de l’École Normale Supérieure et ancien pensionnaire de la fondation Thiers, agrégé de grammaire, et docteur en histoire, l’assyriologue Jean-Marie DURAND a occupé la chaire d’antiquités sumériennes et akkadiennes à l’École pratique des Hautes Études avant d’être professeur honoraire au Collège de France. Épigraphiste chargé de la publication des tablettes royales de Mari depuis 1982, il a également dirigé, douze ans durant, la mission archéologique française du Habour (tell Mohammed Diyab, Syrie du Nord). Il a fondé, en 1996, l’entreprise du Dictionnaire babylonien de Paris. On lui doit de nombreuses études sur le palais de Mari et ses textes dont une synthèse sur La religion amorite en Syrie à l’époque des archives de Mari.

L’Académie a également élu, le vendredi 14 juin 2013, M. Alain PASQUIER au fauteuil de Jean LECLANT. Normalien, agrégé de lettres classiques, ancien membre de l’École française d’Athènes et conservateur général du patrimoine, Alain Pasquier a dirigé de 1984 à 2007 le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre et s’est vu confier la lourde tâche de sa réorganisation et professé à l’École du Louvre. Helléniste spécialiste de l’art grec, de la sculpture et de la céramique, mais aussi expert en muséographie et en techniques de laboratoire appliquées à l’étude des œuvres, il a organisé de nombreuses expositions touchant un large public, dont la dernière sur Praxitèle.

L’Académie a d’autre part élu, dans ses séances du 7 décembre 2012 et du 8 février 2013, quatre nouveaux associés étrangers :

Professeur émérite à l’Université de Hong Kong, M. JAO Tsung-I est la figure la plus célèbre du monde intellectuel chinois. Son œuvre sinologique est considérable : il a publié plus 80 ouvrages et quelque 900 articles couvrant l’ensemble des domaines d’études chinoises classiques, de la paléographie à la littérature, du taoïsme au bouddhisme, de l’archéologie à l’histoire et à la géographie, des études de manuscrits, de ceux de Dunhuang à ceux de Turfan. Membre d’honneur de la Société asiatique, le professeur JAO est docteur honoris causa de l’Université anglaise de Hong Kong et de l’École Pratique des Hautes Études.

Conservateur général honoraire au British Museum, professeur invité à l’EPHE et à l’École des Chartes, l’historien de l’art médiéval Neil STRATFORD est un spécialiste de la sculpture romane en France et des émaux du Moyen Âge. En Bourgogne, ses recherches sur Vézelay, sur Saint-Lazare d’Autun et ses nombreuses publications ont renouvelé la chronologie et l’histoire des monuments. Dans une centaine de titres dont une dizaine ouvrages on mentionnera La frise monumentale romane de Souvigny et les 2 volumes du Corpus des sculptures de Cluny.

Regius Professor émérite à l’Université de Cambridge, membre de la British Academy et de l’Academia Europaea, l’helléniste Patricia EASTERLING, auteur de travaux sur la poésie et la religion de la Grèce ancienne, est la spécialiste de Sophocle reconnue par la communauté philologique internationale. Longtemps à la tête des Cambridge Greek and Latin Classics series, elle a multiplié les publications dans le domaine de la littérature grecque. Elle prépare actuellement une édition de l’Œdipe à Colone. Sa renommée lui a valu le doctorat honoris causa de plusieurs universités prestigieuses, dont celles d’Athènes ou d’Uppsala.

Professeur honoraire à l’Université de Genève, Michel VALLOGGIA est un éminent égyptologue qui fouille surtout sur des sites de l’Ancien Empire comme Balat (oasis de Dakhleh), où il a dégagé plusieurs mastabas, et Abou Rawash, près du Caire (pyramide de Didoufri, IVe dynastie. Spécialiste des sites funéraires royaux et civils, Michel VALLOGGIA est un expert international, reconnu notamment par l’UNESCO ; il a siégé pendant longtemps au sein du conseil scientifique de l’Institut français d’Archéologie orientale (l’IFAO), dont il fut membre à titre étranger. Il fait partie du jury constitué par l’AIBL pour l’attribution du grand prix d’archéologie de la Fondation Simone et Cino del Duca de l’Institut de France.

Enfin, notre compagnie a nommé le vendredi 31 mai huit nouveaux correspondants français :

– Mme Suzanne Amigues, helléniste, spécialiste de la botanique antique, professeur émérite à l’Université de Montpellier ;

– M. Jean-Robert Armogathe, historien des idées religieuses et scientifiques dans l’Europe moderne, directeur d’études émérite à l’EPHE ;

– M. Jean-Yves Empereur, archéologue, directeur du Centre d’Études alexandrines, directeur de recherche au CNRS ;

– M. Henri-Paul Francfort, spécialiste de l’archéologie de l’Asie centrale, directeur de recherche au CNRS ; – M. Jean-Baptiste Humbert, spécialiste de l’archéologie des pays de la Bible ;

– M. Jean-Marie Moeglin, médiéviste, professeur à la Sorbonne, directeur d’études à l’EPHE ;

– Mme Agnès Rouveret, archéologue et historienne de la peinture romaine, professeur à l’Université de Nanterre.

– M. Nicolas Vatin, épigraphiste, historien du monde ottoman, directeur de recherche au CNRS.

COLLOQUES
Les 6 et 7 décembre 2012, le colloque international « Heinrich Denifle (1844-1905) : Un savant dominicain entre Graz, Rome et Paris », sous le patronage des ministères de la recherche allemand et autrichien, et en présence de S.E. Mme Ursula Plassnik, ambassadeur d’Autriche en France, avec qui a dialogué M. Michel ZINK, qui a souligné la dimension européenne de la personnalité de H. Denifle, au carrefour de plusieurs courants majeurs de son temps.

Le vendredi 11 janvier 2013, le colloque « Voir et concevoir la couleur en Asie », organisé avec la Société asiatique et l’INALCO, a tenu les assises de sa première journée à l’Académie sous la présidence de M. Jean-Pierre MAHÉ, Président de la Société asiatique, en présence de M. Pierre Legrand, Président de l’INALCO. Il a permis.de décrypter les codes des couleurs en Orient et de s’interroger sur leur rôle dans les différentes cultures.

Les 4 et 5 octobre dernier s’est déroulé le XXIVe Colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer. La lumière de la Méditerranée offrait au thème « Charmer, convaincre : la Rhétorique dans l’Histoire » un cadre parfait. La Grèce antique ne fut-elle pas le berceau de cet art ? Les recherches renouvelées invitent à la retrouver aujourd’hui derrière ses différents visages.

Le 10 et 11 octobre s’est déroulé le Colloque « Henri SEYRIG (1895-1973) organisé par l’AIBL en collaboration avec le Département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France. Il a été centré sur sa riche personnalité, que nous retrouvons, souvent jour après jour, à travers sa correspondance, généreusement mise à notre disposition par sa famille et par les archives de l’AIBL. Parallèlement à ses publications, ces lettres nous font accéder à sa démarche d’historien qui a commencé par l’expérience vécue des deux guerres mondiales entre Verdun et la mission que lui confia le Général De Gaulle en 1941, de rallier à la France Libre des compatriotes installés en Amérique. Il retourna, après 1945, vers le Proche-Orient antique. Dans la période délicate du mandat français il s’engagea simultanément dans le dégagement, la protection, et l’étude du patrimoine monumental du Proche-Orient, à commencer par les sites de Baalbek et de Palmyre, et la construction d’infrastructures scientifiques et administratives efficaces. L’Institut de Beyrouth, espace d’accueil pour des chercheurs a été aussi instrument de travail, centré sur sa bibliothèque, pour l’étude et la publication des découvertes et un lieu de formation pour des jeunes archéologues issus de la région, afin de les préparer à prendre la relève. La dernière période de sa vie fit découvrir à Henri Seyrig des méthodes nouvelles appliquées à la recherche sur le passé : apport des sciences de la terre et de la vie et développement de l’outil informatique. Il appuya le projet de développer une nouvelle institution de recherche cohérente et efficace. Le Centre de Recherches Archéologiques qu’il présida la préfigura. Enfin son profond attachement à l’art, en particulier contemporain, le conduisit à accepter, sur la proposition d’André Malraux, la Direction des Musées de France de 1960 à 1964.

Le colloque international « Boudhisme et encyclopédie » organisé les 24 et 25 octobre, avec l’aide de la Fondation Hugot du Collège de France-AIBL. Il a célébré une coopération scientifique franco-japonaise de quatre-vingt-dix ans pour réaliser une encyclopédie du bouddhisme fondée sur les sources chinoises et japonaises C’est ainsi que naquit l’entreprise du Hôbôgirin ( La Forêt des sens du trésor de la Loi ), sous l’égide des illustres savants Sylvain Lévi et Takakusu Junjirô. Le colloque réuni par M. Jean-Noël Robert, directeur de cette vénérable collection, avait pour objet de réfléchir à la fois sur la voie que doit prendre cette entreprise et sur le concept même d’une l’encyclopédie couvrant un domaine aussi vaste et ancien que le bouddhisme. Les deux parties de cette réflexion doivent s’éclairer l‘une l’autre.

Je ne vous présenterai pas ici les prix remis cette année par l’Académie. Notre vice-président le fera dans un instant

Deux réunions interacadémiques ont été organisées au sein de notre Académie :

Le 4 décembre 2012, en présence de Son Excellence Mirko Galić, ambassadeur de Croatie, s’est tenue, dans la grande salle des séances du palais Mazarin, une réunion inter-académique sur le thème : « Les relations académiques francocroates au fil du temps »

Le Bureau de l’UAI (Union académique internationale), a tenu sa session annuelle à l’Académie, les 6 et 8 février 2013, sous la présidence de M. Janusz Kozłowski, Président (Pologne). Un état sur les entreprises éditoriales de l’UAI dévolues à l’AIBL a été présenté par les responsables des différents projets.

Le Secrétaire perpétuel Michel ZINK et le Bureau de l’Académie ont accueilli, le vendredi 5 avril, Son Excellence M. Giandomenico Magliano, ambassadeur d’Italie en France, venu assister à la communication donnée par M. Louis GODART, associé étranger de l’Académie et conseiller du président de la République italienne pour les affaires culturelles, à l’occasion de la séance sur « La Tavola Doria »

L’Académie a reçu, le vendredi 24 mai, Son Excellence M. Khalid Farah el-Falah, ambassadeur de la République du Soudan en France, à la séance durant laquelle M. Charles BONNET, associé étranger de l’AIBL, a présenté la découverte d’une ville cérémonielle nubienne à Doukki Gel.

Le vendredi 12 avril s’est déroulé, en présence de Son Excellence Madame Julissa Anzueto Aguilar, chargée d’affaire ad interim du Guatemala, la cérémonie de signature d’une convention de coopération scientifique entre notre Académie et l’Académie de Géographie et d’Histoire du Guatemala

Le lundi 3 juin s’est déroulée la cérémonie de signature de la convention qui a constitué le Groupement d’intérêt public (GIP) ECAF, avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et sous le haut patronage de l’Académie. Au sein du nouveau GIP-ECAF, 28 institutions partenaires françaises et internationales, publiques et privées, s’associent étroitement pour développer en Extrême-Orient des projets conjoints de recherche ainsi que des programmes de mobilité, et pour mettre en commun des ressources et infrastructures.

Au printemps dernier, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a été partenaire des 10èmes Journées de l’histoire de l’Europe, consacrées à « l’histoire culturelle de l’Europe du Moyen Age à nos jours ». L’Académie y disposait d’un stand, dans le cadre du Salon européen du livre d’histoire.

Le dimanche 15 septembre, à l’occasion des journées du patrimoine portant cette année sur le thème « 1913-2013 : cent ans de protection des Monuments Historiques », l’Académie a choisi de mettre en lumière le rôle joué par l’écrivain et archéologue Prosper MÉRIMÉE (1803-1870) dans la prise de conscience de la valeur scientifique et patrimoniale des « monuments », entendus au sens le plus large du terme.

Enfin, et comme les années précédentes, nous avons participé au « Salon du livre des Sciences humaines » la semaine dernière, du 22 au 24 novembre, au Palais de la Porte de Dorée. Ce fut encore une occasion de faire connaître, à un large public, les travaux de notre Compagnie, et plus particulièrement ses publications.

Cet événement me fournit une excellente transition pour aborder l’avant-dernier point de ce bilan : les publications de l’année.

Cette année, l’Académie a publié quatre volumes des Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, dont le premier fascicule de l’année 2012 ; deux volumes du Journal des savants ; le tome 91 des Monuments Piot.

Deux nouveaux volumes de la Carte archéologique de la Gaule, « Fréjus » et « La Somme », ont été publiés, deux autres sont sous presse : « Périgueux » et « Bordeaux », et quatre volumes ont été réédités : « Les Alpes de Haute Provence », « L’Eure et Loir », « La Charente-Maritime », « La Haute-Marne ».

Une nouvelle collection a vu le jour, Épigraphie & Archéologie, avec la parution du premier volume de l’« Atlas archéologique et épigraphique de Pétra ».

Dans la collection du Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule romaine – Nouvel Espérandieu, vient de paraître un superbe volume : « Fréjus ».

La collection du Recueil des Historiens de la France – Obituaires s’est également enrichie du volume sur « Les nécrologes de l’abbaye Saint-Airy de Verdun », ainsi que du tome V du « Recueil des rouleaux des morts (VIIIe siècle – vers 1536) ».

Du côté des Documents relatifs à l’histoire des croisades vient de paraître un « Mariage et séparation à Damas au Moyen Âge – Corpus de 62 documents juridiques inédits entre 948 et 1299 », de Jean-Michel Mouton, Dominique Sourdel, Janine Sourdel-Thomine.

Le Corpus des Antiquités Phéniciennes et Puniques, créé en 1987 à l’initiative de Sabatino Moscati, a été adopté en 1990 par l’Union Académique Internationale comme une de ses « entreprises » et depuis lors des séries d’ouvrages ont été publiés sous ce titre en Italie et en Espagne. La France, où les recherches sur cette aire répondent à une tradition ancienne et vivace, ne pouvait rester à l’écart de cette initiative. Un comité de membres de l’Académie issu des commissions de Syrie-Palestine et de l’Afrique du Nord s’est réuni le 25 janvier 2013. Le Comité pour la France du Corpus des Antiquités Phéniciennes et Puniques, est placé sous la responsabilité de M. Jean-Paul Morel, correspondant de l’Académie. Sous réserve d’un rapport favorable, ce dernier accordera le label du Corpus des Antiquités Phéniciennes et Puniques à des ouvrages de qualité publiés en ce domaine. Le volume de Mme Brigitte Quillard sur Les colliers carthaginois est le premier volume pour la France.

Enfin, trois volumes d’actes de colloques ont paru : les Actes de la journée d’étude commune de l’Académie et de la Société asiatique, « Sourires d’Orient et d’Occident » ; Les Cahiers de la Villa Kérylos, Actes du colloque sur « La Grèce antique dans la littérature et les arts de la Belle Époque aux années trente », et enfin les Actes du colloque de 2008 « Paul Pelliot : de l’histoire à la légende ».

Pour terminer, mentionnons les activités de publication de l’Académie sur Internet : la numérisation des publications continue, et se développe de mois en mois. L’Académie dispose désormais d’un onglet dédié à ses publications en ligne sur le portail de diffusion public et gratuit Persée. Y sont rassemblées les collections des Comptes rendus de l’Académie et du Journal des Savants depuis 1909, ainsi qu’une partie des Monuments Piot encore en cours de traitement. A ces périodiques ont été récemment adjoints les « Cahiers de la « Villa Kérylos » » et les volumes des Comptes de l’Argentier de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, première étape de la numérisation du « Recueil des Historiens de la France ».

Le site de l’Académie s’enrichit régulièrement, lui aussi : À l’occasion du 350e anniversaire de notre Compagnie, ont été créées plusieurs pages d’expositions virtuelles visant à faire découvrir certains aspects de l’Académie et de ses membres : exposition de médailles du XVIIIe siècle, exposition d’épées d’Académiciens, de travaux de publications, de fouilles archéologiques.

Dans cette année d’anniversaire un dessin de Gabriel de St. Aubin (1724-1780) est pour nous un document exceptionnel : daté de 1733, il représente une séance de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Pierre noire sur papier blanc, il a été récemment acquis par la Bibliothèque de l’Institut de France et de l’Académie. Il est un rare témoignage illustré des premiers temps de l’Académie et représente une séance de 1773 dans une salle du Louvre où se réunissaient alors les Académies royales.