Manifestations Les sociétés tribales en Afrique du Nord

Les sociétés tribales en Afrique du Nord

IXe journée d’études nord-africaines AIBL/SEMPAM.

Le vendredi 6 avril 2018 s’est déroulée, dans la grande salle des séances du palais de l’Institut, la IXe journée d’études organisée par l’AIBL et la SEMPAM (Société d’Étude du Maghreb préhistorique, antique et médiéval) que préside M. John SCHEID, membre de l’AIBL, en présence de S. Exc. M. Ghazi Gherairi, délégué permanent de la Tunisie auprès de l’UNESCO.

Consacrée au thème des sociétés tribales en Afrique du Nord, cette journée a permis, au fil de six communications, de fournir des éclairages variés sur leurs dynamiques internes ainsi que leurs interactions politiques et culturelles avec les pouvoirs dominants auxquels elles furent confrontées, depuis l’époque romaine jusqu’à l’arrivée des arabes.

A l’occasion de son allocution d’accueil, le Secrétaire perpétuel Michel ZINK a rappelé quelle était la place tenue par les études nord-africaines à l’Académie et quels moyens cette dernière continuait à mettre en œuvre pour en soutenir les actions (prix, publications, colloques).

Présentation

Hostiles, insaisissables et résistantes aux différentes formes de pouvoir qui se sont succédé en Afrique du Nord, les tribus africaines ont longtemps souffert d’une approche unitaire, qui fut réévaluée de façon discutable par Edmond Frézouls ou Paul-Albert Février, dans le sens d’un rééquilibrage pacifique des forces en présence pour l’époque romaine.

Aujourd’hui, remises en question et réexaminées à l’aune d’une relecture fine des sources, ces thèses sont en général débarrassées des postulats idéologiques de l’époque contemporaine. Les tribus africaines sont pensées moins comme un groupe unitaire en opposition aux Romains que comme une réalité complexe, protéiforme, saisissable dans un cadre souple qui tient compte des découpages sociaux-économiques comme du rôle des sociétés provinciales dans l’intégration des élites tribales. Fondée sur des sources évoquant les conflits récurrents qui opposèrent Rome, les Vandales, les Byzantins, les Arabes à des tribus qu’il n’est pas toujours aisé d’identifier, et dont il est difficile de circonscrire le territoire, l’histoire des tribus africaines passe, selon les périodes, de l’ombre à la lumière.

La documentation récemment publiée ou réexaminée pourrait être soumise à de nouvelles grilles de lecture privilégiant les découpages sociaux-économiques (humiliores/honestiores), ce qui permettrait de réévaluer le rôle des élites tribales dans leur rapport avec les pouvoirs dominants. Dans cette perspective, il serait intéressant d’étudier, par exemple, dans le sillage du regretté Yves Modéran, les dynamiques internes des sociétés tribales à partir de leur relation aux systèmes politiques et administratifs ; les interactions avec les communautés politiques et les modalités d’intégration culturelle et religieuse (paganisme, christianisme, islam) aux cultures dominantes ; les usages linguistiques et onomastiques encore mal appréciés ; les figures politiques porteuses d’affirmations identitaires contemporaines (Jugurtha, Tacfarinas, Firmus, Gildon…).

Programme

Matinée sous la présidence de M. John SCHEID, Président de la SEMPAM, membre de l’AIBL

  • 9h30. M. Jehan Desanges, membre de l’Académie  : Introduction.
  • 9h45. M. Lotfi Naddari, maître de conférences à la faculté des sciences humaines et sociales de l’Université de Tunis  : « Les Musunii Regiani en Proconsulaire : de la natio à la respublica ».
  • 10h15. M. Michel Christol, professeur émérite à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne (Anhima)  : « Les Tribus de Maurétanie césarienne et le pouvoir romain ».
  • 10h45. Pause
  • 11h. Mme Christine Hamdoune, professeur émérite à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3  : « Les élites tribales dans l’espace provincial de la Césarienne au IVe siècle de notre ère ».
  • 11h30. M. Konrad Vössing, professeur à l’Université de Bonn : « La Gens Vandalorum et les gentes Mauricae en Afrique du Nord – identités ethniques et identités changeantes vues par les auteurs antiques ».
  • 12h. Débat

Séance de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, à 15h30, sous la présidence de M. Jean-Louis FERRARY

  • Communication de M. René Rebuffat, directeur de recherche honoraire au CNRS, sous le patronage de M. John SCHEID  : « La Tripolitaine romaine et les peuples indigènes ».
  • Communication de M. Ahmed M’Charek, professeur émérite à la faculté des sciences humaines et sociales de l’Université de Tunis, sous le patronage de MM. Jehan DESANGES et Azedine BESCHAOUCH   : « Continuité de l’ethnonymie au Maghreb, de l’Antiquité au Moyen Âge : le cas des Gétules Misiciri dans le Livre des Exemples d’Ibn Khaldun ».

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