Publications Journal des Savants : Janvier-Juin 2018

Journal des Savants : Janvier-Juin 2018
Abonnement : l’année 2018 en 2 fasc., particuliers : 80 € ; institutions : 100 €.

182 p., 22 ill.

Parution : juin 2018

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Présentation

« Archontes et théores thasiens du Ier au IIIe siècle ap. J.-C. De latransformation à l’abandon des listes de magistrats », par Julien Fournier

 

Au IVe siècle av. J.-C., les Thasiens firent inscrire, en une seule fois et de manière récapitulative, les noms des titulaires des deux grands collèges annuels de trois magistrats, théores et archontes, qui s’étaient succédé depuis les origines de la cité. Ces deux listes furent tenues à jour jusqu’à l’époque impériale, où elles perdirent cependant le caractère régulier de la gravure en colonnes. Cette contribution apporte une série de compléments aux fragments de la liste des archontes datés entre le ier et le IIIe siècle ap. J.-C. Ces nouveautés permettent de mieux situer dans le temps l’arrêt définitif de chacune des deux listes. La liste des théores cessa d’être gravée au tout début du IIIe siècle, entre 200 et 210, tandis que celle des archontes continua d’être tenue à jour pendant plusieurs décennies, jusque vers le milieu de ce siècle.

 

 

« Un éclairage sur la politique étrangère de Charles VII :le rapport de Jaspar, chevaucheur de l’écurie royale (1455) », par Philippe CONTAMINE, membre de l’Académie

 

Dans les dernières années de son règne, même après ses brillantes victoires de 1449-1453, acquises grâce à la création d’une véritable armée nouvelle, Charles VII était loin d’être dépourvu de sujets d’inquiétude. À l’intérieur, la soumission des grands n’avait rien d’évident et surtout, à l’extérieur, la puissance bourguignonne ne cessait de se renforcer tandis que la royauté anglaise n’était pas résignée à sa défaite. Il fallait donc au roi de France renforcer ses alliances ou en créer de nouvelles. En 1455, il se tourna vers le roi de Danemark Christian Ier et, à fin, envoya en mission un chevaucheur de l’écurie pour préparer un futur traité d’entraide et d’amitié. À son retour, ce chevaucheur, nommé Jaspar, fit son rapport et en profita pour évoquer son séjour à Lubeck puis à Liège. Ce rapport, jusque là inédit, offre un panorama succinct mais perspicace de la situation de la chrétienté. En particulier, il évoque le projet d’union entre Madeleine, l’une des filles de Charles VII, et Ladislas le Posthume (Lancelot), roi de Bohême et de Hongrie : une éventualité qui ne pouvait que déplaire au duc de Bourgogne Philippe le Bon en raison de la querelle qui les opposait au sujet du duché de Luxembourg. Autre avantage pour le roi Lancelot : si le mariage se faisait, la lutte contre le Turc s’en trouverait renforcée. Au cours de son périple, le chevaucheur Jaspar avait été en mesure de saisir sur place les amitiés et les inimitiés, voire les systèmes d’alliances qui divisaient alors l’Europe.

 

 

« Les débuts de la Réforme en France : transferts culturels et histoire du livre, 1517-1523 », par Frédéric Barbier

 

La problématique des transferts culturels s’applique tout particulièrement bien au phénomène de diffusion de la Réforme luthérienne en France. Les événements de Wittenberg restent largement ignorés dans le royaume jusqu’aux années 1520, malgré la circulation des livres, puis la publication des premiers textes luthériens en latin à Paris. La Determinatio de la Faculté de théologie de Paris donne au dossier Luther un retentissement beaucoup plus grand (1521), et les importations de livres d’Allemagne tendent à se renforcer.Les groupes d’intermédiaires se recrutent d’abord dans les universités (Paris, Orléans, Bourges, etc.), mais aussi chez les professionnels du livre à Paris et à Lyon. Bientôt, les textes désormais rédigés en allemand seront traduits en latin, notamment à Strasbourg, voire plus rarement en français. En 1523, le processus de transfert est entré dans une nouvelle phase, tandis que la question de la surveillance et de l’encadrement du média est directement posée.

 

 

« La conversion d’Isaac de La Peyrère (1657) d’après la correspondance du P. François Duneau S. J., agent secret de Mazarin à Rome », par Yvan Loskoutoff

 

Isaac de La Peyrère, protégé du prince de Condé et auteur des Préadamites (1655) où il développait la thèse d’une humanité antérieure à Adam, fut arrêté par l’autorité ecclésiastique à Bruxelles en 1656 et ne fut libéré que sous condition d’aller se convertir à Rome, ce qu’il fit l’année suivante. Le présent article révèle le rôle joué dans cette affaire par le jésuite François Duneau, agent secret de Mazarin dans la Ville éternelle, dont plus de trois cents dépêches sont conservées aux Archives du ministère des Affaires étrangères. Le jésuite, qui se contente d’abord d’informer des faits et gestes du néophyte, entre bientôt en action, intervenant dans l’abjuration comme dans la publication qui s’ensuivit, la Lettre à Philotime. Il élabore ensuite le plan d’une conversion politique assortie d’arrangements financiers où La Peyrère quitterait Condé pour Mazarin. Mais le plan échoue en raison des réticences de ce dernier.

 

 

« Le dernier des Godefroy et les archives de la chambre des Comptesde Lille », par François Fossier.

 

Denis-Joseph Godefroy, dernier savant d‘une lignée remontant au XVIIe siècle qui avait la garde des archives de la chambre des Comptes de Lille, fut associé aux travaux diplomatiques qui marquèrent la fin du XVIIIe siècle. Sans faire partie du Comité des chartes dirigé par Jacob- Nicolas Moreau et Louis-Georges de Bréquigny, il entretint une abondante correspondance avec eux, conservée dans le fonds Moreau de la B.n.F. Les difficultés qu’il rapporte en détail furent sans doute rencontrées dans d’autres provinces par d’autres « archivistes du Roi » qui n’en ont pas laissé de témoignage. Sa correspondance est donc très précieuse pour connaître les conditions de travail d’un diplomatiste à cette époque.

 

 

« L’aventure typographique des caractères indiens en France », par Jérôme Petit

 

Après avoir précisé le vocabulaire technique de l’imprimerie (poinçon, matrice, caractère) et rappelé brièvement l’histoire des premières impressions en caractères indiens, des essais des jésuites de Goa au XVIe siècle à l’action de Charles Wilkins à Calcutta à la fin du XVIIIe siècle, cet article évoque la création et l’utilisation des caractères indiens en France, particulièrement pour les textes en langue sanskrite. En s’appuyant sur les sources primaires et sur la production éditoriale de la première moitié du XIXe siècle en Europe, il est possible de dessiner un tableau composé de graveurs, de savants, d’administrateurs et de typographes qui ont tous contribué à résoudre cette question technique absolument cruciale pour l’émergence et la propagation des études indiennes.



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