Publications Journal des Savants : Juillet-Décembre 2017

Journal des Savants : Juillet-Décembre 2017
Abonnement : l’année 2017 en 2 fasc., particuliers : 80 € ; institutions : 100 €.

168 p., 5 ill.,

Parution : décembre 2017

 

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Présentation

« L’histoire textuelle du Corpus hippocratique », par Jacques JOUANNA, membre de l’Académie

Premier essai de synthèse sur l’histoire du texte de la Collection ou Corpus hippocratique composé d’une soixantaine de traités médicaux publiés à la Renaissance (édition princeps en latin : Calvus, Rome, 1525 ; en grec : l’Aldine, Venise, 1526). L’essai commence par une vue d’ensemble de tous les traités avec leurs éditions critiques récentes depuis l’édition fondamentale d’Émile Littré (10 volumes, texte grec et traduction française, Paris, 1839-1861) jusqu’à nos jours. Dans une première partie (p. 207-219) est étudiée l’histoire du texte hippocratique des origines dans l’île de Cos puis dans la Grèce du Nord (Thasos) au Ve siècle av. J.-C., jusqu’à sa publication à la Renaissance. Cinq étapes dans ce long parcours sont distinguées. Au cours de cette histoire, deux mutations dans la transmission des livres ont eu une incidence sur le texte : le passage du rouleau au codex vers IIIe siècle apr. J-C., et le passage de la majuscule à la minuscule au IXe siècle. Dans une deuxième partie (p. 219-257), on adopte la position de l’éditeur moderne qui dans une histoire régressive part à la recherche du texte le plus proche possible de l’original. L’ecdotique moderne est le résultat d’une histoire depuis la Renaissance jusqu’à nos jours retracée ici en trois grandes étapes. Sont envisagés ensuite tous les témoignages : tradition directe (manuscrits et papyrus), traductions (latines, syriaques, arabes et hébraïques), tradition indirecte. Le tout est complété par deux Annexes, l’une sur la liste des éditions critiques des traités d’Hippocrate rangées dans l’ordre chronologique et l’autre sur la liste des manuscrits cités dans l’étude.

« Sarcophagus lapis, la pierre qui mange la chair », par Suzanne Amigues, correspondant de l’Académie

Au début de son ouvrage Les pierres, Théophraste fait une simple allusion à « certaines [pierres] qui ont le pouvoir de pétrifier complètement les objets placés à leur contact. » Mais dans Le feu, il dit de la même pierre que les cercueils que l’on en fait détruisent rapidement les corps. À l’époque romaine, Pline et Dioscoride donnent plus de détails sur une pierre que l’on trouve à Assos et utilisée à cet effet. Un groupe de recherche composé de géologues des universités d’Izmir et d’Istanbul a publié en 2004 le résultat de ses investigations à Assos depuis 1999 : ils ont découvert près de la ville antique plusieurs anciennes mines d’alunite et à l’intérieur de quelques sarcophages une petite quantité d’alunite destinée à accélérer la décomposition de la chair. En face d’Assos, l’île de Lesbos, patrie de Théophraste, avait plusieurs mines d’alunite dont le produit a été longtemps utilisé pour rendre les étoffes réceptives à la teinture.

« La construction d’un ordre juridique de l’enseignement. La politique scolaire d’Alexandre III et sa réception jusqu’au concile de Latran IV », par Thierry Kouamé

Le pontificat d’Alexandre III constitue un tournant majeur dans l’affirmation d’une politique scolaire de l’Église. À partir du XIIe siècle, les chapitres cathédraux du Sud de l’Angleterre et du Nord de la France avaient peu à peu obtenu la reconnaissance des droits scolaires dont jouissaient leurs écolâtres. Mais l’extension de ces prérogatives capitulaires remettait en question les monopoles de nombreuses abbayes et collégiales, provoquant l’intervention du pape au nom de la lutte contre la simonie scolaire. Alexandre III a formalisé l’interdiction de cette pratique dans une série de décrétales systématisées par le concile de Latran III (1179). Le canon Quoniam ecclesia obligeait les écolâtres cathédraux à délivrer gratuitement la licentia docendi, tout en imposant cette autorisation ecclésiastique à quiconque souhaiterait enseigner. Entre Latran III et Latran IV (1215), les successeurs d’Alexandre III s’attachèrent à faire respecter ces principes. Mais la législation pontificale devint surtout un objet d’analyse pour les juristes, qui précisèrent sa portée et ses modalités d’application en adaptant le droit des décrétales à la réalité d’un monde scolaire en plein essor. Ainsi se construisit progressivement un ordre juridique de l’enseignement, sanctionné par un droit scolaire de l’Église, qui encadrait les prérogatives de l’écolâtre cathédral.

« Un livret inédit sur saint Georges : une passion latine réécrite et son abrégé liturgique », par François DOLBEAU, membre de l’Académie

Un manuscrit copié vers 1200 : Oxford, St. John’s College 120, renferme un livret consacré à saint Georges. Celui-ci transmet une Passion en cinquante chapitres, une Légende liturgique en neuf leçons et une Apologie visant à justifier, malgré la condamnation du Décret pseudo-gélasien, les miracles du saint les moins crédibles. Sa mise en pages – notamment celle de la préface copiée au verso d’un feuillet additionnel – laisse penser qu’il s’agit d’un livret transcrit sous le contrôle de son auteur. La Passion réécrit, en l’amplifiant, un modèle rédigé dans un style jugé trop humble ; la Légende liturgique en propose un découpage subtil qui gomme certains des épisodes les moins crédibles, défendus malgré tout dans l’Apologie finale. Passion et leçons liturgiques furent, à l’évidence, le fruit d’une seule et même campagne d’écriture, ce que confirment bien d’autres témoignages. Les modernes ont donc tort de séparer, comme ils le font en général, les textes narratifs et leurs épitomés liturgiques, encore souvent associés dans la phase initiale de leur transmission. La fin de l’étude procure une édition complète du livret d’Oxford.



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