Membre 2006

Élu le 12 avril 2002 associé étranger de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l’orientaliste Boris MARSHAK est décédé à Pendjikent (Tadjikistan) le 28 juillet 2006. Nommé Conservateur au département oriental du musée de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg en 1958, il en deviendra le directeur de la section de l’Asie centrale et du Caucase. S’il prend, dès 1978, la direction des fouilles de Penjikent (Tadjikistan), sa carrière tout entière vouée à l’histoire et à la civilisation sogdienne, à l’archéologie et à l’histoire de l’art de l’Asie centrale, lui a valu un fort rayonnement international : Visiting Member à l’Institute for Advanced Study (Princeton, 1992), Senior Fellow au Metropolitan Museum of Art (New-York, 1994), Professeur invité à l’Université « La Sapienza » (Rome, 1995), à l’Université de Vienne en 1996 et à celle de Yale (New Haven, 2002), il avait été nommé correspondant de l’AIBL en 1998. Boris MARSHAK fut notamment élu membre du Conseil international des Monuments et Sites (ICOMOS, UNESCO, Paris).

Élu le 26 février 1982 membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l’assyriologue Paul GARELLI est décédé à Nice le 8 juillet 2006. Né le 23 avril 1924 à Croydon, en Grande Bretagne, élève diplômé de l’École pratique des Hautes Études, IVe section en 1951, et docteur ès lettres en 1963, le Professeur Paul GARELLI a été élu directeur d’études à l’EPHE IVe section en 1974. Professeur d’histoire ancienne des peuples de l’Orient sémitique à l’Université de Paris I Panthéon- Sorbonne (1969-1986) et Directeur de l’URA « archéologie et histoire des Pays assyro-babyloniens du C.N.R.S. » (1973-1984), il a suivi une carrière rectiligne couronnée par sa nomination de Professeur d’Assyriologie au Collège de France en 1986, poste qu’il occupa jusqu’en 1994. Membre de la Société asiatique et du Comité d’Étude des Textes d’Ébla, du Comité national du C.N.R.S. et de l’Editorial Board de l’Université de Toronto, il fut aussi co-directeur d’Assur et de la Revue d’Assyriologie et d’Archéologie orientale. Parmi ses publications principales, on retiendra : « La naissance du monde selon Akkad » (Sources orientales, 1959) et « Le Proche-Orient asiatiaque », 2 vol. (1997).

M. Eugen EWIG, médiéviste allemand et doyen des associés étrangers de l’Académie par son élection, le 27 juin 1975, est décédé le 1er mars 2006 à Bonn, ville où il naquit le 18 mai 1913. Cet historien spécialiste du haut Moyen Âge européen venait de terminer un ouvrage sur les Francs : Die Franken von Valentinian zu Chlodoweg, qui sera publié en 200.

Doyen d’élection de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres où il avait été élu le 10 novembre 1972, Pierre AMANDRY, helléniste, spécialiste de Delphes (dont il était citoyen d’honneur), est décédé à Paris, le mardi 21 février 2006. Né à Troyes, dans l’Aube, le 31 décembre 1912, il effectua des études brillantes qui le menèrent de l’École normale supérieure à l’École française d’Athènes. Après une grande carrière universitaire à la Faculté des Lettres de Strasbourg pendant 18 ans, d’abord comme maître de conférences puis, à partir de 1955, comme professeur d’archéologie classique, c’est en tant que Directeur qu’il revint à l’École française d’Athènes, pour plus de dix ans, de 1969 à 1981. Au-delà de sa thèse principale sur La mantique de Delphes. Essai sur le fonctionnement de l’oracle en 1950 ou du magnifique volume de la Redécouverte de Delphes en 1992, son œuvre est diverse, comme en témoignent les Objets antiques et byzantins du Musée d’Athènes en 1963, la traduction de Terre éolienne d’Ilias Vénézis avec son épouse Loula, (Gallimard, 1946) ou encore celle du roman de Nikos Kazantzakis, Le Christ recrucifié (Lausanne, éditions Rencontre, 1955). Comme le rappelait le Président Jacques JOUANNA, dans son allocution devant l’AIBL du vendredi 3 mars 2006 : « Avec Pierre Amandry s’éteint un grand archéologue et un grand professeur, illustrant une génération où l’érudition a trouvé sa place dans un humanisme fait de courage, de générosité, mais aussi de lucidité. »

Élu le 30 janvier 1981 membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, M. Jean IRIGOIN, helléniste, philologue et codicologue, est décédé le samedi 28 janvier 2006, à Paris. Il était né à Aix-en-Provence, le 8 novembre 1920. Dans son allocution devant l’AIBL du vendredi 3 février 2006, le Président Jacques JOUANNA rappelait que ce « savant qui est toujours resté fidèle à lui-même » et a « marqué l’histoire de l’hellénisme en France » avait été nommé, dès 1964, directeur de la Collection des Universités de France pour la partie grecque – fonctions qu’il exercera jusqu’en 1999 –, puis en 1965 directeur des études de philologie grecque à la IVe section de l’École pratique des Hautes Études. De Paris X-Nanterre où il occupa la chaire de philologie grecque à partir de 1965, il passa à la Sorbonne en 1972 et, en 1985, fut élu professeur au Collège de France (« Tradition et critique des textes grecs »). Parmi ses publications majeures, on retiendra, en particulier, ses travaux sur Pindare, ses études sur la transmission des œuvres littéraires de l’Antiquité grecque et la technique de l’édition des textes grecs antiques et byzantins, son édition de Bacchylide. Son ultime message : « Nous ne savons plus nous émerveiller ».