Société asiatique Chézy, Antoine-Léonard

Portrait : A.-L. Chézy en 1821, dessin d’Edmond Drouin (1899) – © Société Asiatique

(Neuilly 1773 – Paris 1832)

Portrait : A.-L. Chézy en 1821, dessin d’Edmond Drouin (1899) – © Société Asiatique

Fils d’un ingénieur, directeur de l’École des ponts-et-chaussées, Chézy reçut d’abord une formation scientifique. Son goût pour la poésie et ses dons pour l’apprentissage des langues le conduisirent à l’orientalisme, alors domaine des langues inconnues.

Auprès de Louis Langlès et de Silvestre de Sacy, il apprit l’arabe et le persan, se tourna vers le turc, l’hébreu… Il se fixa d’abord sur la littérature persane, manqua à cause d’une maladie de participer à l’expédition d’Égypte, puis obtint un emploi au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Frédéric Schlegel lui rendit visite en 1803, accompagné de Helmina von Klenke, journaliste et poétesse de talent. Elle devint son épouse et laissa en 1805-1806 de savoureux mémoires sur sa vie conjugale, quelque peu malheureuse, et sur le monde littéraire parisien de l’époque napoléonienne.

En 1806, Chézy débuta sa carrière littéraire et scientifique par une traduction du poème persan de Djâmi, Medjnoun et Leïla, qui lui vaut un prix en 1806. Il s’engagea alors dans l’étude du sanskrit, seul, et semble l’avoir maîtrisé dès 1810 si l’on considère la longue notice sur la Grammaire sanskrite de Wilkins qu’il publie dans le Moniteur. Ainsi méritait-il d’être le premier titulaire d’une chaire pour la langue et la littérature sanskrites créée au Collège de France en 1814. Il succéda ensuite à Langlès dans la chaire de persan de l’École des langues orientales en 1827.

Membre du Conseil de la Société Asiatique dès la première heure (jusqu’en 1831), Censeur en 1828, il travailla surtout pour le Journal asiatique dont il est l’auteur du premier article paru en 1822. Il contribua également aux publications de la Société par deux traductions françaises d’œuvres sanskrites qui l’ont rendu célèbre : Yajńadattabada, ou la mort d’Yadjnadatta (1826) et La reconnaissance de Sacountala (1830).

 

Texte sanskrit de Yajńadattabada de Chézy (extrait), avec annotations manuscrites d’une main indéterminée - © Société Asiatique

Texte sanskrit de Yajńadattabada de Chézy (extrait), avec annotations manuscrites d’une main indéterminée – © Société Asiatique

 

Voir :

F. Lacôte, « L’indianisme », in Société Asiatique, Le livre du centenaire (1822-1922), Paris, 1922, spéc. p. 219-228.

 

 

 

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