Membre 2007

M. Marcel Durliat, correspondant français de l’Académie depuis décembre 1974, est décédé à Toulouse le 26 décembre 2006. Né à Anjoutey (Territoire de Belfort) le 2 octobre 1917, agrégé d’histoire et docteur ès-lettres, M. DURLIAT était professeur émérite de l’Université de Toulouse-Le-Mirail. Médiéviste et historien de l’art, il était le grand spécialiste de l’art roman du Sud de la France, en particulier du Roussillon et de l’Espagne. Parmi ses publications les plus récentes on retiendra sa belle synthèse sur l’Art roman paru chez Mazenod en 1982, sa Sculpture romane de la route de Saint-Jacques, de Conques à Compostelle [1990, 1995(2)] ou encore L’Abbaye de Moissac, en 1996 ; le « Centre d’art roman Marcel Durliat » à Moissac, fondé en 1993, contribuera à perpétuer sa mémoire et son oeuvre.

Mme Colette CAILLAT, membre de l’Académie, est décédée le lundi 15 janvier 2007 à Sèvres. Née à Saint-Leu-la-Forêt le 15 janvier 1921, Mme Colette CAILLAT, indianiste de réputation internationale, avait été élue le 9 octobre 1987 membre ordinaire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres au fauteuil d’André LEROI-GOURHAN. Agrégée de grammaire et docteur ès-lettres, Mme Colette CAILLAT était professeur émérite de l’Université Paris III ; elle exerça de nombreuses responsabilités administratives et scientifiques et fut notamment membre du Conseil scientifique du Corpus Iuris Sanscriticum (Turin). Parmi ses publications majeures, on retiendra : sa thèse de doctorat sur Les expiations dans le rituel ancien des religieux jaïna, sa Cosmologie jaïna de 1981, dont une nouvelle édition anglaise a paru en 2004 ; importante a été sa collaboration à l’entreprise internationale du Critical Pāli Dictionary édité par l’Académie royale du Danemark.

L’archéologue et helléniste Henri METZGER est décédé le 2 octobre 2007 à Vaison-la-Romaine. Né à La Tronche (Isère), le 19 août 1912, il avait été élu membre de l’Académie le 28 janvier 1989 au fauteuil de Paul IMBS. Ancien élève de l’École Normale Supérieure et agrégé de lettres, membre de l’École française d’Athènes (1938-1939;1940-1945), puis de l’Institut français d’Archéologie d’Istanbul (1945-1947) − dont il deviendra le directeur de 1975 à 1980 −, M. Henri Metzger, docteur ès-lettres en 1950, avec une thèse portant sur les représentations dans la céramique attique au IVe siècle, accomplit l’essentiel de sa carrière à l’Université de Lyon où il professa l’histoire de l’art antique à partir de 1957. Directeur de la Mission archéologique française de Xanthos et du Létôon de 1962 à 1978 (Turquie), il consacra plusieurs publications à l’examen des résultats des fouilles et s’attacha dans diverses contributions à l’étude de la Lycie antique et aux questions d’iconologie. Quai de Conti, il exerça jusqu’en 2002 les fonctions de directeur du Corpus Vasorum Antiquorum, une entreprise internationale de l’UAI (Union académique internationale) pilotée par l’Académie.

L’helléniste François CHAMOUX est décédé le 21 octobre 2007 à Paris. Né à Mirecourt (Vosges), le 4 avril 1915, il avait été élu membre de l’Académie, le 3 avril 1981, au fauteuil d’André PARROT. L’un des antiquisants français les plus connus à travers le monde, François CHAMOUX était à la fois un remarquable connaisseur de l’art grec, un historien à l’ampleur de vue admirable, un archéologue et un expert en littérature et épigraphie grecques ; il était en particulier le grand spécialiste de Diodore de Sicile. Maître incontesté des études portant sur la Libye antique et sur la cité de Cyrène, l’un des principaux foyers de l’hellénisme, il avait fondé en 1976 la Mission archéologique française en Libye, qu’il dirigea jusqu’en 1981, avant d’en confier les destinées à André LARONDE ; c’est grâce à son action que purent être reprises, après une longue et fâcheuse interruption, les fouilles d’Apollonia de Cyrénaïque. _ Ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé des lettres et membre de l’École française d’Athènes (1943-1948), François CHAMOUX, docteur ès lettres en 1952, accomplit l’essentiel de sa carrière à Nancy et à Paris, où il fut, de 1960 à 1983, professeur de littérature et civilisation grecques à la Sorbonne. Il dirigea, de 1974 à 1987, la Revue des Études grecques. Quai de Conti, il siégea de nombreuses années durant au sein de la commission administrative de l’Académie, fut le maître d’œuvre du rapprochement de l’AIBL avec l’Académie de Roumanie, qui aboutit à la signature d’une fructueuse convention en 1994, et joua un rôle important dans la constitution du Fonds Louis ROBERT ; il participa également, avec beaucoup de constance et de dévouement, aux travaux de diverses commissions de l’Institut et tout d’abord à ceux de sa Commission administrative centrale ; il fut président de la fondation Jacquemart-André. Parmi sa très riche bibliographie, on retiendra quelques titres majeurs : sa thèse principale sur Cyrène sous la monarchie des Battiades, ses incontournables volumes sur La civilisation grecque à l’époque archaïque et classique et La civilisation hellénistique, son Marc-Antoine, dernier prince de l’Orient grec ou son Introduction générale à la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, dont il dirigea l’édition dans la collection des Universités de France.